En décembre 2018, l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) a publié une lettre d’information dans laquelle figure une étude relative au travail de nuit et travail posté.
Cette étude s’accompagne d’une plaquette d’information destinée au grand public.
L’INRS définit le travail de nuit et le travail posté comme « des horaires dits « atypiques » et qui peuvent, de par leurs spécificités, engendrer des risques pour la santé. On qualifie d’« horaires atypiques » tous les aménagements du temps de travail qui ne sont pas « standards ». Le travail standard correspond aux configurations suivantes : 5 jours réguliers par semaine du lundi au vendredi, horaires compris entre 5 et 23 heures, avec 2 jours de repos hebdomadaires. (…).
L’INRS fournit également quelques données chiffrées. Ainsi, « en France, le travail en horaires atypiques concernerait près de deux salariés sur trois. En effet, seulement 37 % des salariés ont des horaires dits « standards ». En ce qui concerne spécifiquement le travail de nuit, la DARES a mis en évidence son augmentation depuis vingt ans : il concernerait 15,4 % des salariés (environ 20 % des hommes et 10 % des femmes) ».
Par ailleurs, cet organisme énumère de manière non exhaustive « nombreux effets sur la santé des travailleurs.
A titre d’exemple, le travail de nuit et le travail posté « ont des effets avérés sur la somnolence, la qualité du sommeil, la durée du temps de sommeil, et sur le syndrome métabolique. Des effets sur la santé psychique, les performances cognitives, l’obésité et la prise de poids, le diabète de type 2 et les maladies coronariennes sont probables. Enfin, des effets sur la concentration de certains lipides dans le sang, l’hypertension artérielle et le risque d’AVC sont possibles. Ils auraient également un effet probable surle risque de certains types de cancers, en particulier celui du sein. Et enfin, l’exposition à ce type d’horaires des femmes enceintes pourrait les exposer à des complications de leur grossesse.
Enfin, l’INRS précise que le travail de nuit et le travail posté « Le travail de nuit et le travail posté font l’objet d’une réglementation spécifique.
Celle-ci dispose notamment que le recours au travail de nuit doit être exceptionnel. Il doit prendre en compte les impératifs de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs et être justifié par la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale ».
De plus, le travail « en équipes successives et alternantes » et le travail de nuit font partie des facteurs de pénibilité visés par le Code du travail permettant d’alimenter le C2P[1].
Vous trouverez ci-après l’étude de l’INRS dans son intégralité ainsi que la plaquette d’information.
[1] Article L4163-4 du code du travail : « Les salariés des employeurs de droit privé ainsi que le personnel des personnes publiques employé dans les conditions du droit privé peuvent acquérir des droits au titre d'un compte professionnel de prévention, dans les conditions définies au présent chapitre.