Sans aller jusqu'à dire que c'en est fini de « la culture des préretraites », les derniers chiffres de la Dares montrent un profond bouleversement des pratiques de cessation anticipée d'activité, attesté par une baisse importante du recours à ce qui reste des dispositifs de préretraite.
Ainsi, en 2011, 71 600 salariés ou anciens salariés du secteur privé de 55 ans ou plus sont entrés dans un dispositif public leur permettant soit de ne plus rechercher activement un emploi, soit d’être en préretraite totale, soit de partir en retraite anticipée pour carrière longue. Ils étaient 109 800 en 2010, 236 500 en 2008 et 273 700 en 2007.
Cette chute provient essentiellement de l’extinction progressive de la dispense de recherche d’emploi (DRE) et du durcissement des conditions d’éligibilité pour bénéficier d’un départ anticipé à la retraite pour carrière longue, à partir de 2009. En 2011, 26 600 personnes ont bénéficié d’une entrée en DRE (contre 107 300 en 2008) et 39 800 personnes ont bénéficié d’un départ en retraite anticipé (contre 120 900 en 2008).
Par effet mécanique, l'âge moyen des nouveaux bénéficiaires a augmenté entre 2007 et 2011, passant de 57,1 ans à 59,1 ans.
Les préretraites publiques n’ont accueilli que 5 200 nouveaux bénéficiaires en 2011, pour la plupart (à 84 %) dans le cadre du dispositif de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante. Il est, donc, loin le temps où les dispositifs de préretraites étaient censés opérer comme levier de partage du travail, il s’agit maintenant de répandre, essentiellement, à des problématiques liées, presque, exclusivement, à l’état de santé et à l’espérance de vie des salariés seniors.
Au total, 287 000 personnes étaient en cessation anticipée d’activité fin décembre 2011 (-157 800 en un an), soit 5 % des personnes âgées de 55 à 59 ans après 8 % en 2010 et environ 13 % entre 2005 et 2008. Le nombre de personnes en cessation anticipée d'activité atteint son plus bas niveau depuis 1980.