Dans le cadre d'un partenariat entre l'Insee-Alsace et l'Observatoire régional de l'emploi et de la formation (OREF Alsace), une étude portant sur le maintien en emploi des seniors en Alsace a été réalisée.
L'étude souligne, d'abord, qu'en Alsace, les seniors représentent 22,6 % de la population active contre 23,7 % en France métropolitaine (chiffres de l'année 2009). Cette réalité démographique est liée au phénomène du vieillissement plus tardif de la population active qui s'explique lui-même notamment par le décalage du baby-boom dans la région (1950-1970), la baisse de la natalité enregistrée entre 1976 et 1979, ainsi que les particularités régionales du marché du travail (importance de l'industrie, des métiers manuels et des filières d'études courtes).
La présence des seniors sur le marché du travail en Alsace est également particulière au regard du reste de la population métropolitaine, indique l'étude. En effet, en Alsace, les seniors sont en moyenne moins touchés par le chômage que le reste de la population, malgré la hausse des dernières années. Les jeunes seniors sont les plus épargnés, le taux de chômage tombant à 6,9 % pour les 50-54 ans.
Mais, à partir de 55 ans l'évolution du taux d'emploi des seniors est à la baisse et cette tendance s'accélère à partir de 56 ans. L'Alsace se caractérise, à cet égard, par le fait qu'on trouve moins de seniors en emploi dans la région qu'au niveau métropolitain, l'écart atteignant son maximum à 58 ans en 2009. C'est que le dispositif des carrières longues qui offre des possibilités de départ anticipé à la retraite concerne davantage les Alsaciens.
Au total, le taux d'emploi des seniors pour la tranche d'âge 50-69 ans s'établit à 44,9 % en Alsace et 44,1 % en France métropolitaine. Entre 60 et 64 ans, il est de 15,3 % en Alsace contre 16,1 % au niveau métropolitain.
L'étude indique par ailleurs que les seniors sont plus souvent présents dans des secteurs en déclin (agriculture, industries du textile, mécanique, maintenance, formage de métal) ou dans lesquels les politiques de recrutement étaient restrictives ces dernières années (enseignement, administration publique).
A l'inverse, les métiers dont les seniors sont à l'écart sont les métiers récents (informaticiens), les métiers pénibles (armée, police et pompiers, ouvriers du gros œuvre du bâtiment, de la manutention), les métiers précaires où les temps partiels prédominent (caissiers, animateurs culturels, surveillants) et d'autres métiers (coiffeurs, commerciaux). Les seniors sont peu présents dans les industries de l'agroalimentaire, de la pharmacie, de la plasturgie et des matériels électriques.
Au final, ainsi que l'étude le montre, les métiers des services à la personne sont les seuls exercés par un nombre significatif de seniors suite à des mobilités professionnelles. Ils servent de recours aux seniors pour retrouver un emploi après une période de chômage ou d'inactivité, conclut l'étude.
Source : Insee