La volonté d’améliorer le cadre existant, motif premier de l’engagement des représentants du personnel

- Auteur(e) : Evdokia Maria Liakopoulou

Quelles sont les motivations à l’engagement des représentants du personnel ? A l’heure où le renouvellement de nombreux CSE se fait imminent, le cabinet Technologia en partenariat avec le groupe Up et Miroir Social, a publié, le 24 juin dernier, un 1er baromètre relatif aux raisons qui motivent les représentants du personnel à s’engager[1]. Il s’avère que, contrairement aux idées reçues, le statut de salarié protégé n’est pas à l'origine de ces motivations. 

  • Une motivation qui se construit par la situation de travail et qui repose sur la volonté d’améliorer le cadre existant

L’entourage professionnel et les situations de travail (vécus/témoignages), influent sur la décision de porter un mandat représentatif au travail.

Cela étant, 81% des répondants affirment que les acteurs du milieu professionnel ont joué un rôle primordial dans leur engagement syndical et 71% d’entre eux déclarent avoir connu une personnalité inspirante en la matière. Des situations de travail injustes et les conflits professionnels semblent aussi être des éléments fondateurs de cet engagement : 60% des répondants ont vécu personnellement une injustice ou un conflit professionnel et 74 % en ont été témoins.

La motivation des représentants du personnel repose principalement sur la volonté d’améliorer le cadre existant. Plus précisément, 52% des répondants expriment la volonté d’exercer un contre-pouvoir face aux dirigeants ; de représenter les collègues et contribuer à animer un collectif (ASC) ; de combattre l’injustice sociale ; de mettre des compétences techniques au service du comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT); et de s’exprimer et agir pour l’entreprise toute entière, au-delà du métier.

Parmi les actions les plus engageantes pour ces acteurs, figurent la négociation collective, principalement sur les thématiques des conditions de travail, d’égalité professionnelle, de rémunération et de préservation de l’emploi/compétences/formation, ainsi que la proposition d’un dispositif d’accompagnement individuel des salariés sur le respect du droit du travail et la protection des salariés. Il est à noter qu’une implication beaucoup plus forte aux thématiques relatives à l’égalité homme/femme, l’emploi et les violences sexistes est exprimée, contre une sensibilité moindre pour les enjeux environnementaux et la défense des minorités (antiracisme, anti-discrimination LGBT, etc.).

  • Les principales difficultés individuelles et collectives à l’engagement des représentants du personnel

Si pour une grande partie des répondants leur engagement a une influence négative sur le plan de la rémunération, de l’évolution professionnelle et de la considération de la hiérarchie (respectivement 38%, 46% et 43%), il n’en reste pas moins que le parcours syndical permet l’acquisition de nouvelles compétences. Ainsi, 56% des répondants estiment avoir acquis des compétences dans les RH, 52% d’entre eux dans la prévention et 26% dans le droit du travail, la négociation et le juridique.

Pourtant, les représentants du personnel sont moyennement satisfaits de la mobilisation des adhérents et militants du syndicat ainsi que du niveau d’engagement des salariés. Cela étant, la capacité des représentants du personnel à mobiliser les adhérents et militants dans des actions communes apparaît peu satisfaisante (50% des répondants), tout comme la garantie d’un renouvellement des élus et des militants (respectivement 49% et 55% des répondants). Il en est de même pour l'engagement des salariés en tant que partie-prenante aux actions syndicales, ceux-ci agissant plutôt comme des « consommateurs des services proposés par les syndicats ».

Vous trouverez, ci-après, l’intégralité du baromètre Technologia /groupe Up.

 

[1] Sur la base d’une enquête menée du 31/05/2022 au 17/06/2022 et qui a recueilli les réponses de 348 représentants du personnel, en poste à 70% dans des entreprises de plus de 1000 salariés.