Souffrance au travail : les propositions de la Commission de réflexion parlementaire.

Conditions du travail

- Auteur(e) : Hakim EL FATTAT

Rapport rendu public le 16 décembre 2009.

La Commission de réflexion sur "la souffrance au travail", initiée par les Groupes UMP et Nouveau Centre de l' Assemblée nationale, et co-présidée par Jean-François Copé et Pierre Méhaignerie, a présenté le 16 décembre 2009 les conclusions de ses travaux. 

Les travaux de cette Commission ont duré deux mois. Outre les parlementaires, une vingtaine de personnalité qualifiées ont été joints à la réflexion. Près de 50 auditions ont été menées. Des réunions ont été organisées dans les circonscriptions à l'initiative des députés. Un site Web interactif  www.lasouffranceautravail.fr/souffrance-au-travail.html a été créé en vue de récolter des témoingnages et des avis en rapport avec cette question de la souffrance au travail.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la volonté de cette commission n'a jamais été de proposer une nouvelle loi. Des instruments réglementaires et législatifs existant déjà, l'ambition de la commission est "de particper à une prise de conscience générale, au rapprochement de tous les acteurs concernés, à l'encouragement des bonnes pratiques, à une action en amont pour mieux prévenir les risques de souffrance".

D'après la commission, quatre facteurs ont contribué à la dégradation des conditions de vie au travail :

- les nouvelles organisations du travail abolissent les repères existants, sans les remplacer par des nouveaux, et favorisent l'individualisation et l'intensification du travail;

- les nouvelles technologies, parfois plus subies que maîtrisées, bouleversent les conditions de travail et estompent les frontières entre vie privée et vie professionnelle;

- face à ces enjeux, le management apparaît souvent à la fois inadapté et démuni;

- le système de santé, assez complexe et cloisonné, est lui aussi partiellement inadapté à ces nouveaux défis.

Pour agir " concrètement et efficacement contre la souffrance au travail ", la commission a identifié quatre priorités : 

- rétablir le dialogue dans le monde du travail;

- former, former ... et former;

- promouvoir au quotidien les bonnes pratiques et les comportements vertueux;

- le système de santé, assez complexe et cloisonné, est lui aussi partiellement inadapté à ces nouveaux défis.

La commission a formulé 30 propositions parmi lesquelles :

- donner au CHSCT un rôle stratégique : la commission préconise un renforcement des moyens d'action de cette dernière par la formation de ses membres et l'attribution d'un vrai budge;

- créer une labellisation " santé et qualité de vie au travail " pour les formations, initiales ou continues, des dirigeants et managers;

- diffuser largement des "boîtes à outils" aux acteurs du monde du travail;

- créer des services régionaux de santé au travail.