Sommet social tripartite : quelle Europe sociale après la crise ?

Gestion de l'emploi
Organisation du travail

- Auteur(e) : Evdokia Maria Liakopoulou

Organisé autour de la question « Comment parvenir à une reprise équitable et durable? », le sommet social tripartite du 24 mars 2021 a délivré une série de messages relatifs à la gestion et aux conditions de sortie de la crise sanitaire et socioéconomique, à la contribution des partenaires sociaux aux niveaux de l'UE et des États membres en vue d'une reprise économique et sociale ainsi qu’à la préparation du sommet social de Porto[1]. La présidence tournante a été représentée par le Premier ministre portugais lors du sommet. La France participait à ce sommet en tant future présidence de l’Union européenne, au même titre que la Slovénie.  

 

Pour rappel : Le sommet social tripartite est une enceinte de dialogue entre les institutions de l'UE (Conseil, Commission), au niveau des présidents, et les partenaires sociaux européens, au niveau des instances dirigeantes. Il se réunit deux fois par an, avant les Conseils européens du printemps et de l’automne. Le sommet est coprésidé par le président du Conseil européen, la présidente de la Commission européenne et le chef d’État ou du gouvernement de la présidence en exercice. 
Les partenaires sociaux européens participants sont :  BusinessEurope, la Confédération européenne des syndicats (CES), l'Union européenne de l'artisanat et des petites et moyennes entreprises (UEAPME), SGI Europe (association d'entreprises fournissant des services d'intérêt général).

  • Relancer l’Europe sociale

Le renforcement de l'Europe sociale figure au « premier rang de priorités politiques », rappelle le président du Conseil. Ce qui marque, selon lui, la volonté d’aboutir à une croissance durable « qui se mesure par autre chose que le PIB ». Le président du Conseil insiste également sur l’adoption de mesures pour préparer la sortie de l’actuelle crise, notamment dans les domaines de l’emploi, des compétences du climat et du numérique.

 

  • S’appuyer sur un dialogue social constructif

Le dialogue social en tant que « pilier central de notre économie sociale de marché » joue un rôle déterminant pour préparer l’Europe post crise, souligne la présidente de la Commission. C’est pour cette raison que le sommet social de Porto sera l’occasion majeure afin que les acteurs politiques, les partenaires sociaux et la société civile réaffirment et promeuvent leurs engagements, notent la présidente de la Commission et le Premier ministre portugais.

 

  • Utiliser efficacement l’aide financière de l'UE

Le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats appelle les États membres à « pleinement utiliser le soutien de l'UE pour prolonger la protection de l'emploi et des salaires, et l'étendre à tous les travailleurs », remarquant par ailleurs que « la moitié des fonds SURE[2] de l'UE destinés à protéger les emplois et les salaires sont inutilisés ».

 

Pour le président de BusinessEurope, l’usage des fonds de l'UE destinés à la relance doit favoriser les investissements privés et le développement des infrastructures physiques et sociales nécessaires. En outre, il se positionne en faveur d’un allègement de la règlementation du plan de relance de l'UE, estimant que « les entreprises ne peuvent pas absorber de charge réglementaire supplémentaire en plus de la crise ».

 

 

Vous trouverez des plus amples informations sur : https://www.consilium.europa.eu/fr/meetings/european-council/2021/03/24/

 

 

 

 

 

 

 

 

[1]Le sommet social qui se tiendra à Porto le 7 mai 2021 sera point culminant de la présidence portugaise du Conseil de l’UE. Ce sommet réunira décideurs politiques, institutions européennes, partenaires sociaux, société civile et citoyens autour de la mise en œuvre du plan d’action du Socle européen des droits sociaux qui propose un ensemble d’initiatives et objectifs à atteindre à l’horizon 2030 : un taux d’emploi dans l’Union européenne qui s’élève au moins à 78 % , un taux de formation des adultes qui atteint au moins 60 %, une diminution d'au moins 15 millions, dont 5 millions d’enfants, du nombre de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale.

[2]L’instrument européen de soutien temporaire à l’atténuation des risques de chômage en situation d’urgence (SURE — Support to mitigate Unemployment Risks in an Emergency) s’adresse aux États membres qui ont besoin de mobiliser des moyens financiers importants pour lutter contre les conséquences économiques et sociales de la pandémie de COVID-19 sur leur territoire. Il peut fournir aux États membres une assistance financière d’un montant maximal de 100 milliards d’euros, sous la forme de prêts de l’UE, afin de leur permettre de faire face à l’augmentation soudaine des dépenses publiques destinées à préserver l’emploi.