Sinistralité et repérage des cancers professionnels dans 9 pays européens : Rapport EUROGIP

Conditions du travail

- Auteur(e) : Khalida BENZIDOUN

Le 18 décembre 2018, EUROGIP a publié un rapport d’étude relatif à la sous-reconnaissance des cancers professionnels en Europe[1].

 

« EUROGIP est un observatoire sur les questions relatives à l'assurance et à la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles au plan international, et plus particulièrement européen. Il a été constitué par la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) et l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS)[2].

 

Ce rapport met en exergue les écarts immenses dans la sous-reconnaissance des cancers professionnels en Europe (…).

 

Il porte sur l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, la Finlande, la France, l’Italie, la Suède et la Suisse. Il examine également les dispositifs de repérage des cancers professionnels notamment à travers la surveillance de la santé des personnes qui ont été exposées à des agents cancérigènes au cours de leurs activités professionnelles passées.

 

Le rapport suit la progression des données entre 2005 et 2016. Globalement peu de progrès ont été accomplis. La sous-reconnaissance des cancers professionnels reste massive et elle constitue un frein énorme à la prévention. Seules l’Allemagne et l’Autriche enregistrent des progrès réels sur cette période de douze ans. (…)

 

Bien que dans la majorité des pays européens, il existe la possibilité de faire reconnaître des maladies professionnelles qui ne se trouvent pas dans une liste fermée, cette procédure devient un exercice impossible lorsqu’il s’agit de cancers. Moins d’1% des cancers reconnus ne figurent pas dans les listes fermées. Cela démontre la nécessité de réviser en profondeur les listes existantes.

 

La plupart des cancers professionnels ne sont même pas déclarés.  (...)  “les pratiques restrictives en ce qui concerne la reconnaissance découragent la plupart des victimes à se lancer dans une bataille administrative et judiciaire compliquée et à l’issue incertaine. Cette situation renforce encore les inégalités sociales. Ce sont les femmes, les victimes au parcours professionnel précarisé, les personnes dont l’accès à la justice est problématique qui sont contraintes à renoncer le plus massivement aux indemnisations qu’offre le système des maladies professionnelles (…) ».

 

Vous trouverez ci-après le rapport EUROGIP dans son intégralité.

 


 

 

[1] Rapport d’étude EUROGIP, décembre 2018, Réf. EUROGIP – 141 / F