Santé mentale au travail : des efforts sont encore à fournir

Qualité de vie au travail
Conditions du travail

- Auteur(e) : Evdokia Maria Liakopoulou

« On estime que 12 milliards de journées de travail sont perdues chaque année en raison de la dépression et de l'anxiété », avertissent  l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation internationale du Travail (OIT) dans une note d’information conjointe publiée le 28 septembre 2022.

Suivant la publication des directives de l'OMS sur la santé mentale au travail[1], cette note d’information propose des stratégies pratiques pour répondre aux problèmes de santé mentale dans la population active.

  • Un état des lieux de la santé mentale au travail alarmant

« Les lieux de travail peuvent constituer tant des endroits d'amélioration que d'aggravation de la santé mentale », affirment les deux agences de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Si, d’un côté, le travail décent peut avoir un impact positif sur la santé mentale, de l’autre côté le chômage ou les emplois précaires, la discrimination sur le lieu de travail et les inégalités peuvent constituer des sources de stress et représenter des risques pour la santé mentale.

En effet, en 2019, 15 % des adultes en âge de travailler ont connu un trouble mental, indiquent les deux agences. Elles notent également que les changements provoqués par la crise sanitaire (structurels, organisationnels, économiques) ont exacerbé les risques psychosociaux existants, avec une augmentation de 25 % de l'anxiété générale et de la dépression dans le monde, ou créé de nouveaux risques.

Or, le sujet de la santé mentale est souvent mal compris et insuffisamment financé par les gouvernements et les milieux professionnels, déplorent les agences de l’ONU.

  • Des actions à entreprendre

La note d’information conjointe contient une série de recommandations axées sur la prévention des risques, la protection et la promotion de la santé mentale au travail.

Les agences de l’ONU insistent sur la nécessite de développer des stratégies de prévention, par le biais notamment des interventions organisationnelles au sein de entreprises, par exemple : proposer des modalités de travail flexibles, faire participer les salariés aux décisions concernant leur emploi, modifier la charge ou les horaires de travail pour favoriser l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

L’accent est aussi mis à la protection et la promotion de la santé mentale au travail, à travers trois interventions fondées sur des données factuelles, à savoir la formation des managers, la formation des salariés et les interventions individuelles directement auprès des salariés.

Est ainsi visée, dans le premier cas, la capacité des managers à: reconnaître et répondre de manière appropriée aux cas de détresse émotionnelle, promouvoir une culture d'inclusion et de soutien au travail, ou même garantir que leurs salariés bénéficient du soutien de leurs représentants.

S’agissant de la formation des salariés, la note d’information insiste sur la nécessite d’améliorer la compréhension de la problématique de la santé mentale et du bien-être au travail ou même de remodeler les environnements de travail et les attitudes afin de mettre fin à la stigmatisation.

In fine, les interventions directes auprès des salariés ont pour objectif de développer des compétences de gestion du stress et d’atténuer les symptômes de troubles liés à la santé mentale.

Vous trouverez, ci-après, l’intégralité de la note d’information conjointe de l’OMS et de l’OIT, ‘‘ Mental health at work’’, publiée le 28 septembre 2022 (en anglais).

 

[1] WHO guidelines on mental health at work, Geneva: World Health Organization, 28 september 2022.