Risques psychosociaux au travail : les indicateurs permettant d'en dresser un état des lieux.

Conditions du travail

- Auteur(e) : Hakim El Fattah

T. COUTROT, C. MERMILLIOD, Dares, Analyses, décembre 2010-n° 081

La Dares a publié le 1er décembre 2010 une étude qui brosse, notamment à partir d'une batterie provisoire d'indicateurs (une quarantaine) élaborée par le collège d'expertise sur le suivi statistique des risques psychosociaux¹, un premier bilan d'ensemble des risques psychosociaux.

Les auteurs de cette étude, Mme Catherine MERMILLIOD et M. Thomas COUTROT rappellent que même s'il n'y a pas de définition universellement reçue des risques psychosociaux, il est généralement admis qu'il s'agit de "risques pour la santé, mentale mais aussi physique, créés au moins en partie par le travail à travers des mécanismes sociaux et psychiques" (les deux auteurs s'appuyent là sur le rapport intermédiaire du collège d’expertise sur le suivi statistique des risques psychosociaux au travail présenté par M. Gollac, le 9 octobre 2009, au Conseil d’orientation sur les conditions de travail (COCT). 

Pour tenir compte des avancées récentes de la recherche au plan international dans ce domaine, le collège d’expertise a retenu une catégorisation des risques psychosociaux en six dimensions : les exigences du travail, les exigences émotionnelles, l’autonomie et les marges de manoeuvre, les rapports sociaux et relations de travail, les conflits de valeur, l’insécurité socio-économique. L'étude de la Dares reprend cette catégorisation.

 Lesexigences du travail qui renvoient à quatre grandes dimensions : la quantitié de travail, la pression temporelle au travail, la complexité du travail et les difficultés de conciliation entre vie professionnelle et vie familiale. 

 Les exigences émotionnelles liées notamment au contact avec le public, le fait de devoir cacher ses émotions ou encore la peur au travail.

 Le manque d'autonomie et de marge de manoeuvre : l'étude avance que la monotonie ou l'ennui excessifs peuvent favoriser des troubles psychiques; à l'inverse pouvoir donner son avis et exprimer ses attentes sur l'organisation de son travail peut contribuer, comme d'autres dimensions des marges de manoeuvre, à préserver, voire favoriser la santé. 

 Le manque de soutien social et de reconnaissance au travail.

 Les conflits de valeur qui renvoient à l'état de mal-être ressenti par le travailleur lorsque ce qu'on lui demande de faire vient en opposition avec ses normes professionnelles, sociales ou subjectives, compte tenu de la nature du travail à réaliser ou encore du temps et des moyens dont il dispose.

 L'insécurité de l'emploi et du travail qui est un facteur de risque pour la santé dans la mesure où elle réduit le sentiment de maîtrise de la situation ainsi que le sentiment d'estime de soi.

 

Veuillez trouver tous les détails de cette étude dans le document joint.

 

 

 

 

 ¹Le collège d’expertise sur le suivi statistique des risques psychosociaux au travail a été formé à la suite d’une demande du Ministre en charge du travail. Cette demande s’inspirait des recommandations du rapport remis par MM. Philippe Nasse et Patrick Légeron.

Ce collège d’expertise a été constitué fin 2008 par l’INSEE qui en assure l’animation. Selon le principe des collèges d’expertise scientifique, il travaille en toute indépendance.

Il comprend des économistes, des ergonomes, des épidémiologistes, un chercheur en gestion, des chercheurs en médecine du travail, des psychologues et psychiatres, des sociologues et des statisticiens. Les membres du collège ont été choisis sur la base de leur reconnaissance scientifique. Un tiers d’entre eux mènent leur recherche dans des institutions étrangères. En outre, différentes orientations sont représentées dans chaque discipline, même s’il est impossible que tous les courants soient présents.