Réforme des retraites : les propostions de la Fédération Nationale des Accidentés du Travail et des Handicapés.

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- Auteur(e) : Hakim EL FATTAH

La Fédération Nationale des Accidentés du Travail et des Handicapés (FNATH), association reconnue d’utilité publique, a publié, le 31 mai, un document où elle propose plusieurs mesures en vue d’une « réforme solidaire » des retraites.

Ainsi, tout en admettant la nécessité de la réforme du système de retraite « compte tenu des évolutions économiques et démographiques », la FNATH estime que cette réforme « doit être l’occasion de restaurer davantage de solidarité et d’équité entre les générations et entre les retraités ».

De prime abord, La FNATH rappelle « son attachement au système de retraite par répartition et rejette toute tentation visant à lui substituer un régime fondé sur la capitalisation, porteur d’inégalités supplémentaires ».

Très sensible à la situation des personnes handicapées, invalides ou malades ainsi que des parents d’enfants handicapés, la FNATH déplore l’absence, dans les orientations du gouvernement et des partis politiques, de propositions pour améliorer l’accès à la retraite pour cette population, alors que « L’objectif de solidarité affiché doit permettre d’aborder également ces questions ».

En ce qui concerne la question de la prise en compte de la pénibilité, la FNATH exprime son désaccord avec l’approche du gouvernement qui ne vise selon elle « à prendre en compte que la pénibilité physique par le biais d’un suivi individualisé et non sur la définition de catégories professionnelles ». Du reste, elle demande au gouvernement de se prononcer sur la pérennité du dispositif de cessation anticipée « amiante » qui repose pour partie sur la définition de catégories professionnelles.

S’agissant des seniors, la FNATH estime que « la pérennité de la retraite par répartition suppose une politique active de l’emploi, en faveur des jeunes et également des seniors ». Or, l’association relève que « malgré les récentes dispositions adoptées, les entreprises ont tendance à se débarrasser des salariés à partir de cinquante ans » ; d’où la nécessité d’une politique axée notamment sur « l’aménagement des conditions de travail pour ces travailleurs, de manière à éviter une altération de leur santé physique ou mentale ».

Par ailleurs, la FNATH s’inquiète de l’érosion du pouvoir d’achat des retraités du fait selon elle des « précédentes réformes, notamment la prise en compte des 25 meilleures années et non plus des 10 meilleures années » dans le calcul des pensions. Selon l’association, cette érosion est encore plus marquée chez « les personnes qui, en raison d’une maladie ou plus largement d’un accident de la vie, vivent des parcours professionnels en dents de scie ». Pour remédier à cette situation « une revalorisation substantielle des petites retraites » est nécessaire.

Au total, les propositions de la FNATH s’articulent autour de quatre piliers :

  •  la prise en compte de la pénibilité,
  •  le renforcement des politiques de l’emploi en faveur des seniors,
  •  la retraite des personnes handicapées et des parents élevant des enfants handicapés,
  •  des montants et des règles de calcul plus solidaires, confortés par un financement plus large.

Pour accéder au rapport de la FNATH : www.fnath.org/