Réduire les nuisances sonores dans les bureaux ouverts : Dossier de l’INRS

Conditions du travail

- Auteur(e) : Khalida BENZIDOUN

Le 20 septembre 2018, l’INRS, (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles[1]) a publié un dossier relatif à la prévention des nuisances sonores dans les bureaux ouverts (« open space »).

 

Cette étude transdisciplinaire part du constat de l’augmentation de la commercialisation des systèmes de masquage sonore visant à réduire les bruits dans les bureaux ouverts. L’INRS explique en effet que « Si la publicité réalisée autour de ces systèmes de masquage parle de « bulle de silence », « contre-son » ou « contre-bruit » pour décrire leur effet, ce ne sont que des arguments commerciaux ».

Aussi, en réalisant une étude de terrain pour l’évaluation du masquage sonore en bureau ouvert, l’association précise qu’il est indispensable de ne pas confondre masquage sonore et « casque à contrôle de bruit » :

Les systèmes de masquage sonore (…) diffusent généralement un bruit blanc qui est comparable à un bruit de ventilation. [Il] « masque » les conversations voisines et vise donc à diminuer l’intelligibilité de ces conversations qui sont une source de gêne pour les salariés. [Il] émet donc un bruit additionnel dans l’espace de travail, qui n’entraine aucune diminution du volume sonore déjà existant. […] ces systèmes est fondamentalement différent de celui des casques (et écouteurs) dits « à contrôle actif de bruit » qui, eux, génèrent en temps réel un signal sonore qui annule une grande partie du bruit de fond

Cette étude terrain révèle ainsi les effets observés du masquage sonore pour les salariés d’une enseigne bancaire :

 

  • « Pas d’amélioration sur la perception du bruit global (niveau perçu et gêne)

  • Pas d’amélioration de la satisfaction vis-à-vis de la privacité

  • Pas d’amélioration des paramètres psychologiques

  • Pas d’amélioration de la gêne due aux conversations durant le fonctionnement du système

  • Augmentation significative de la gêne due aux conversations à l’arrêt du système

  • Augmentation significative de la gêne due aux équipement durant le fonctionnement du système »

 

Enfin, l’INRS préconise un certain nombre de mesures qui permettent la mise en place d’une démarche adéquate de réduction des nuisances sonores. Ces mesures s’appuient sur l’exemple de la démarche engagée chez l’opérateur Orange : la norme NF S31-199 (Acoustique – Performances Acoustiques des espaces ouverts de bureaux) :

      -Traitement acoustique des locaux

      -Confinement des équipements bruyants

      -Mesures collectives de lutte contre le bruit

 

 

Vous trouverez ci-après le dossier de l’INRS dans son intégralité. Il est composé des éléments suivants :

      - Etude de terrain pour l’évaluation du masquage sonore en bureau ouvert

      - Etude de terrain pour l’évaluation de l’effet du masquage sonore sur la santé et le bien-être au travail dans les bureaux ouverts

     - Les préconisations pour la réduction de la nuisance sonore dans les bureaux ouverts : un exemple d’utilisation de la norme NF S31-199 en entreprise.

 

 

[1] « L’INRS est une association loi 1901, créée en 1947 sous l’égide de la CNAM et administrée par un Conseil paritaire d’employeurs et de salariés.

L’Institut met à profit ses ressources pluridisciplinaires pour diffuser une culture de prévention dans les entreprises et proposer des outils adaptés à la diversité des risques professionnels.

L’action de l’INRS s’articule autour de quatre missions complémentaires : études et recherche, assistance, formation, information ». www. Inrs.fr