Près de la moitié des salariés confrontés à des horaires de travail atypiques

Emploi
Gestion de l'emploi

- Auteur(e) : Altina POTOKU

 

L’étude réalisée par la DARES, en date du 27 octobre 2022, a permis de mettre en évidence que 10,4 millions de salariés, soit 45% des salariés français travaillent en moyenne au moins une fois, sur une période de quatre semaines en horaire atypique, c’est-à-dire le soir, la nuit ou le week-end.

Tout de même, les non-salariés pratiquent également des horaires atypiques, soit 78%, en moyenne, ont pratiqué au moins un horaire atypique.

 

Les secteurs et catégories socioprofessionnelles les plus touchés

Ces modalités de travail sont plus courantes dans certains secteurs que dans d’autres. Par exemple, dans celui de l’hébergement et de la restauration, au moins 65% des salariés ont été amenés à travailler au moins une fois en 2021 en horaires atypiques. Très souvent ces salariés réalisent une prestation de travail le soir ou encore le week-end. D’autres secteurs sont concernés tels que le commerce ou encore le transport-entreposage. Ces résultats s’expliquent par le fait que ces secteurs répondent « à des besoins de continuité de la vie sociale ». Tout de même, il est notable que le domaine de la fonction publique, soit 48% des salariés, travaillent en horaires atypiques, afin d’assurer « la protection et la sécurité des personnes et des biens ainsi que la permanence des services de soins ». Il semble donc tout à fait logique que certaines professions soient plus concernées que d’autres par la pratique de ces horaires.

La catégorie socioprofessionnelle à laquelle appartient le salarié, peut jouer un rôle important dans la pratique d’horaires atypiques. L’étude a mis en évidence que les cadres, qui ont des journées de travail plus longues, travaillent davantage le soir alors que les employés peu qualifiés travaillent plus souvent le samedi et le dimanche. Les ouvriers sont plus souvent amenés à travailler de nuit ainsi qu’en horaires habituels alternés.

 

L’effet provoqué par la pratique des horaires atypiques auprès des salariés

 

L’une des principales conséquences de la pratique des horaires atypiques pour les salariés concernés est celle d’une durée de travail plus importante. En effet, la pratique de ces horaires atypiques demande une grande capacité d’adaptation aux salariés, car il est exigé à ces derniers une plus grande disponibilité, soit 32% des salariés travaillent souvent voir tous les jours au-delà de l’horaire prévu. De plus, pour certaines catégories socio-professionnelles, les salariés (57%) sont joints pour des besoins professionnels en dehors de leurs horaires de travail, ou encore la majorité d’entre eux n’ont pas deux jours de repos consécutifs au cours d’une semaine. 

Cette étude de la DARES confirme que les salariés travaillant en horaires atypiques sont confrontés à une organisation de travail beaucoup plus contraignante que les salariés travaillant en horaires normaux. Cette organisation rendant souvent l’articulation entre vie professionnelle et personnelle plus difficile pour les salariés concernés.