Plus de 300 000 personnes ont déjà bénéficié de la retraite anticipée pour carrière longue (septembre 2006).

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- Auteur(e) : Tiphaine Garat

 

Le succès des départs anticipés pour carrière longue, mis en place il y a 2 ans, ne dément pas.

 

En chiffre

En 2004, 124 200 salariés du régime général du privé ont pu partir avant 60 ans sans pénalité.

En 2005, ce nombre a atteint 103 600.

La Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) et le gouvernement avaient anticipé un ralentissement à partir de 2006. Pourtant, fin aôut 2006, le nombre de départ anticipé était de 76 000, soit un rythme de près de 10 000 par mois.

Ainsi, plus de 300 000 bénéficiaires ont déjà bénéficié du dispositif. La CNAV prévoit désormais un minimum, en cumulé, de 335 000 départs au 31 décembre.

 

Et le coût du dispositif carrière longue ?

Du fait du nombre croissant de bénéficiaires, le coût est ré-évalué à 2,2 milliards d’euros pour 2006 alors qu’il avait été estimé à 1,7 milliards d’euros.

 

Les raisons de ce succès

Ce dynamisme s’explique par un très fort taux de recours à la mesure pour ceux qui peuvent en bénéficier. En outre, ce public a été sous-estimé, notamment parce que les pouvoirs publics ont sous-évalué le nombre de salariés qui ont pu régulariser a posteriori des périodes d’apprentissage (trimestres non cotisés).

 

Une tendance qui reste marquée par une forte appétence pour les départs les plus précoces

Indépendamment de cette mesure, la CNAV observe qu’en dépit de la loi Fillon, les salariés ne repoussent pas leur âge de départ. C’est pourquoi, le gouvernement veut garantir, via un article dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2007, le maintien de la législation en vigueur en 2007 pour les salariés qui auront 60 ans ou plus l’année prochaine et qui décideraient de prolonger leur activité.

 

Concrètement, un salarié né en 1947 et qui partirait par exemple en 2010

- continuera de voir sa pension calculée par rapport à ses 24 dernières années de salaires (alors que ce chiffre passera à 25 en 2008, conformément à la réforme Balladur).

- devra justifier d’une durée d’assurance de 40 ans (alors qu’en vertu de la loi Fillon, elle doit passer progressivement à 41 ans d’ici 2012)

- ne sera pas touché par d’éventuelles nouvelles mesures qui seraient prises lors du “rendez-vous” de 2008