Patronat et syndicats ont poursuivi leurs négociations sur la prise en compte de la pénibilité des conditions de travail dans l'âge ou le calcul de la retraite, sans arrêter de critères précis (séance du jeudi 19 juillet 2007).

Conditions du travail

- Auteur(e) : Tiphaine Garat

Les partenaires sociaux butent sur les modalités du dispositif de retraite anticipée.

 

Patronat et syndicats ont poursuivi, jeudi 19 juillet, leurs négociations sur la prise en compte de la pénibilité des conditions de travail dans l’âge ou le calcul de la retraite, sans arrêter de critères précis. Une nouvelle réunion est prévue à ce sujet le 26 septembre.

 

Selon des informations recueillies par challenges.fr, la réunion, qui s’est terminée vers 12h30, se tenait une nouvelle fois au siège du Medef et tous les syndicats de salariés (CGT, CFTC, CFDT, CFE, FO) et du patronat (Medef, CIDUNATI, CGPME) étaient présents. Après 3 heures de réunion, le président de la commission "relations du travail" du Medef, Denis Gautier-Sauvagnac, a estimé que "des possibilités de convergences s’amorçaient", alors que, côté salariés, plusieurs syndicats ont manifesté de l’impatience et des divergences, reprochant au patronat de "jouer la montre" (CGT) ou d’être "contradictoire" (CFDT)... La négociation concernant la retraite anticipée pour les personnes qui ont un travail pénible a repris entre le patronat et les syndicats.

 

Laurence Parisot avait fait une ouverture en juin dernier, en acceptant de se pencher sur la notion de départ anticipé. La proposition qui avait été avancée par les employeurs, et qui est toujours d’actualité, est la suivante : certains salariés, exposés à une forte pénibilité au travail, pourraient quitter leurs fonctions prématurément, une partie des charges étant assumées par l’entreprise qui les emploie.

 

Ce mécanisme serait une réparation de la perte d’espérance de vie constatée, notamment pour les ouvriers qui cumulent plusieurs formes de pénibilité, telles que l’effort physique marqué, l’environnement de travail agressif ou un rythme de travail en horaires décalés ou de nuit.

 

Les débats ont porté sur les modalités de mise en place de la réforme. Si certains suggèrent un système qui englobe tous les salariés ayant travaillé sur des emplois pénibles, le Medef préconise une sélection au « cas par cas », où une commission médicale déciderait si un salarié, en fonction de son état de santé, pourrait partir ou non en retraite anticipée.

 

L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), contrairement à ce qui était prévu, n’a pu fournir aucun chiffre, ni simulation financière, en indiquant qu’elle manquait de précisions à ce stade de la part des négociateurs. L’institution a cependant fourni un tableau de comparaisons internationales. Il montre que dans d’autres pays, "l’allongement tendanciel de la durée de la vie active conduit à s’interroger sur la situation des salariés exposés aux conditions de travail les plus pénibles" voire à mettre en place des solutions collectives, qui, comme en Italie et aux Pays-Bas, s’avèrent très intéressantes.

 

D’après des simulations de la CFDT, si 100.000 salariés partaient un an plus tôt en retraite, cela représenterait un coût d’un milliard d’euros. Afin de participer au financement, toutes les institutions de l’Etat pourraient être sollicitées : entreprises, Sécurité sociale, Unedic et salariés.