En 2019, soit avant l’émergence de la crise sanitaire, le pays recense 101 000 accidents de trajet professionnel avec au moins un jour d’arrêt de travail, dont 7200 entrainent la reconnaissance d’une incapacité permanente partielle et 297 sont mortels. Tels sont les renseignements majeurs d’une étude publiée par la Dares le 13 juin 2024, qui présente les principales caractéristiques structurelles des accidents de trajet professionnel et leurs victimes (selon le sexe, l’âge, le secteur d’activité, etc.) en 2019[1].
- Les femmes et les jeunes les plus touchés
Les données dévoilées sont marquants : en 2019, les femmes sont touchées par 67 accidents pour 10 000 emplois en équivalent temps plein (ETP), contre 43 pour les hommes. Cet écart important s’explique, selon l’étude, par la surreprésentation des femmes dans des emplois à temps partiel (activités de nettoyage, secteur de la santé et l'action sociale, de l'hébergement et de la restauration, etc.), impliquant des horaires fragmentés et une multiplication de trajets. Par ailleurs, Dares met l’accent sur les responsabilités extraprofessionnelles qui pèsent sur les femmes (pour déposer un enfant, faire des courses etc.), donnant lieu à plus de détours durant un trajet domicile-travail et donc une plus forte probabilité d'accident .
De leur côté, les jeunes de moins de 20 ans sont les plus fortement touchés par des accidents de trajet professionnel. Dans cette catégorie de population, ce sont cette fois-ci les jeunes hommes qui sont un peu plus concernés, mais cette tendance s’inverse toute suite à partir de la catégorie 20-29 ans. Le facteur de l’âge joue par ailleurs sur la gravité des accidents de trajet : « comme les accidents sont très fréquents parmi les jeunes hommes, le taux de fréquence des accidents graves le plus élevé, chez les hommes, revient aux moins de 20 ans ; pour les femmes, le taux le plus élevé concerne les 60 ans et plus ».
- Une diversification selon les secteurs
La fréquence des accidents de trajet est la plus élevée dans le secteur de l’hébergement médico-social et social et de l’action sociale sans hébergement (soit 102 accidents pour 10 000 emplois en ETP). Cela s’explique, selon la Dares, par une concentration des emplois en temps partiel et des horaires morcelés dans ce secteur. Ce qui est le cas aussi pour les secteurs de l’hébergement et restauration (82 accidents pour 10 000 emplois en ETP) ou même des activités de services administratifs et de soutien (75 pour 10 000 emplois en ETP).
Vous trouverez, ci-après, l’intégralité de : Dares Resultats, Les salariés victimes d’accidents de trajet professionnel en 2019. Une plus grande exposition des femmes, Juin 2024.
[1] Le champ exploité se rapporte aux salariés affiliés au régime général ou à la mutualité sociale agricole.