Les résultats de l'étude Télétravail 2020 par Malakoff Humanis

Organisation du travail

- Auteur(e) : Sara Klack

Le 12 mars 2020, Malakoff Humanis a publié les résultats de son étude Télétravail 2020. Il s’agit de la 3ème édition de cette étude annuelle portant sur le déploiement et la perception du télétravail par les salariés et les entreprises.

 

Cette année, un focus est apporté sur l’impact des grèves et des épidémies sur la mise en place du télétravail, notamment en raison des grèves de décembre 2019 et de l’épidémie du Coronavirus touchant la France depuis le début de cette année 2020.

 

Dans son communiqué du 15 mars 2020, le Ministère du Travail pose comme règle impérative le recours au télétravail lorsque les postes le permettent, et affirme que « près de 8 millions d’emplois (plus de 4 emplois sur 10) sont aujourd’hui compatibles avec le télétravail dans le secteur privé ». 

 

  • Pratique du télétravail par les salariés du privé :

- Le télétravail concerne presque 1/3 des entreprises en 2019:

En 2019, la part des entreprises proposant à leurs salariés de télétravailler s’élevait à 32%, contre 31% en 2018 et 26% en 2017. 

Le nombre de télétravailleurs a bien progressé entre 2017 (25%) et 2018 (29%), notamment suite à l’assouplissement du cadre règlementaire avec les ordonnances. Mais la pratique s’est désormais stabilisée et le nombre de télétravailleurs est en stagnation.

 

- Modalités du télétravail : 

Il est à noter que le télétravail est rarement contractualisé et est donc majoritairement pratiqué de manière informelle : en 2019, 22% des télétravailleurs. 

La pratique du télétravail concerne principalement certains profils et notamment les cadres d’entreprise (69%). 

 

En 2019, le nombre moyen de jours de télétravail par mois s’élève à 6,4 jours, ce qui représente une baisse par rapport aux 7 jours par mois en moyenne en 2018. 

Il est effectué à domicile dans 90% des cas en 2019, contre 25% des cas dans un bureau mis à disposition par l’entreprise (baisse par rapport à 2018: 35%), et 20% des cas dans un lieu tiers. 

 

  • Bénéfices et risques du télétravail :

- Avantages: 

Pour les salariés et les entreprises, les avantages de la mise en place du télétravail sont principalement la réduction du temps de trajet domicile-lieu de travail et l’action de favoriser la conciliation vie professionnelle-vie personnelle. 

En 2019, on remarque un consensus entre salariés et employeurs sur l’amélioration de l’équilibre entre vie perso-vie pro (89% de salariés et 93% d’employeurs), sur l’autonomie dans le travail (88% de salariés et 86% d’employeurs), et sur l’amélioration de la productivité/efficacité dans le travail (88% de salariés et 71% d’employeurs) du fait de la mise en place du télétravail. 

D’autres salariés et employeurs citent également la diminution de la fatigue, les économies financières, l’amélioration de la santé et du sommeil.

Les employeurs sont 71% à penser que le télétravail permet d’améliorer leur image.

Il y a également un impact sociétal à la mise en place de ce dispositif de télétravail puisqu’il permettrait de maintenir l’emploi des personnes en situation de fragilités pour 92% des salariés et 84% des employeurs. Le télétravail permettrait également de diminuer l’empreinte écologique, d’orienter les modes de management vers davantage de confiance et de développer les politiques de QVT.

 

- Risques: 

Le pourcentage d’agrément des salariés et des employeurs pour les risques énumérés est plus faible que pour les bénéfices, et les disparités entre salariés et dirigeants sont plus importantes.

À titre d’exemple, 58% des salariés pensent que le télétravail engendrerait une difficulté pour séparer les temps relevant de la vie privée et ceux de la vie professionnelle. Les employeurs partagent ce point de vue puisque 54% sont d’accord. 

Cependant l’écart est plus grand pour certains autres risques. 40% des salariés pensent que le télétravail pourrait engendrer des risques pour la santé physique, tandis que seulement 24% des employeurs acquiescent. De même, 46% des salariés mettent en avant les risques pour la santé psychologique (isolement, non déconnexion) contre 36% d’employeurs. 

D’autres risques énumérés sont la difficulté des échanges entre collaborateurs, les difficultés techniques possibles, le retard pour les salariés dans leurs possibilités d’évolution professionnelle interne, une relation client plus difficile à assurer selon les employeurs. 

 

  • À propos de l'impact des épidémies et des grèves sur le télétravail :

Durant les grèves de 2019, 38% des salariés non-télétravailleurs auparavant, mais dont le métier le permettait, ont opté pour le télétravail. 

De plus, 28% des entreprises qui ne proposaient pas le télétravail auparavant et dont le métier le permet, ont changé de position et l’ont finalement accordé aux salariés pendant les mouvements de grèves. 

Concernant les périodes d’épidémies, 27% des entreprises ont déjà incités leurs salariés à faire du télétravail pour éviter les risques de contamination. 36% des salariés confirment avoir été incités au télétravail par leur entreprise afin d’éviter les contaminations et les arrêts de travail.

 

D’ici 5 ans, les 3/4 des salariés et les 2/3 des dirigeants pensent que le télétravail sera amené à se développer. 

 

La situation générée par la propagation du Covid-19 en France a engendré la prise de mesures exceptionnelles. Depuis le 15 mars 2020 et « jusqu’à nouvel ordre », le télétravail est impératif pour les postes qui le permettent. 

 

Vous trouverez ci-dessous la synthèse complète de l’étude Télétravail 2020.