Les recommandations de la FIRPS face à la dégradation de la santé mentale des salariés

Conditions du travail

- Auteur(e) : Evdokia Maria Liakopoulou

« Comment espérer accompagner ce regain d’activité post pandémie, avec des salariés déprimés, désabusés, voire désengagés ? », s’interroge la Fédération des Intervenants des Risques Psychosociaux (FIRPS) dans un communiqué de presse publié le 2 novembre 2021. En effet, face à un contexte de crise sanitaire associé à de changements des organisations du travail, tels que le télétravail, la santé mentale des salariés français se dégrade. Ainsi, tout en rappelant le rôle et la responsabilité des entreprises en matière de santé au travail, la FIRPS se mobilise et propose une série de recommandations.

  • La santé mentale des salariés en dégradation continuelle

Les statistiques de Santé Publique France[1] confirment les constats de terrain de la FIRPS : La santé mentale des personnes interrogées reste dégradée, avec des prévalences élevées de symptômes anxieux, dépressifs, de problèmes de sommeil et de pensées suicidaires. Ainsi, 15 % des Français montrent des signes d’un état dépressif (+ 5 points par rapport au niveau hors épidémie), 23 % des signes d’un état anxieux (+ 10 points par rapport au niveau hors épidémie), 63 % déclarent des problèmes de sommeil au cours des 8 derniers jours (+ 14 points par rapport au niveau hors épidémie), et 10 % ont eu des pensées suicidaires au cours de l’année (+ 5 points par rapport au niveau hors épidémie).

  • Les entreprises en tant que garants de la santé mentale des salariés

Pour la FIRPS, ces indicateurs inquiétants doivent alerter les employeurs, tant au niveau des Directions des Ressources Humaines, qu’au niveau des instances de direction : « La santé des salariés, n’est pas qu’un sujet adressé aux Directions des Ressources Humaines ; elle doit être plus que jamais un sujet prioritaire des Comex/Codir, qui doivent interroger leurs organisations pour qu’elles deviennent plus attentives aux conséquences sur les conditions de travail en lien avec les évolutions en cours », souligne-t-elle.

Elle rappelle par ailleurs que la prévention des risques psychosociaux est un gage d’efficacité des entreprises, notamment face aux nouveaux enjeux qui surgissent : « L’essor des nouvelles organisations, le télétravail, le flex-office, sont porteurs de nouveaux risques. S’ils ne sont pas identifiés et prévenus aujourd’hui par le management et les directions, ces risques vont conduire à des tensions accrues dans les équipes et à des difficultés importantes en termes de gestion des ressources humaines », alerte-t-elle.

  • Des actions axées sur la qualité de vie au travail

Pour accompagner les entreprises, la FIRPS émet plusieurs recommandations axées sur la qualité de vie au travail, notamment la tenue d’études d’impact et l’assistance aux entreprises qui subissent des transformations organisationnelles et économiques accélérées, la formation des managers aux nouvelles formes de management (à distance, hybride, etc.) ainsi qu’aux risques et difficultés de leurs équipes, ou même la formation du personnel de santé et des managers à la détection et à l’orientation des personnes concernées par des pratiques addictives.

 

 

[1] Résultats de la vague 27 de l’enquête CoviPrev (31 août - 7 septembre 2021) réalisée par Santé publique France, en lien avec l’institut de sondage BVA, pour suivre l’évolution de la santé mentale et l’adoption des comportements de prévention dans le contexte de l’épidémie de Covid-19. Pour chaque vague d’enquête, un échantillon national représentatif de 2 000 personnes âgées de 18 ans et plus est interrogé par Internet.