La crise sanitaire semble avoir eu un impact négatif sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes cadres. Au-delà des questions de rémunération, les contraintes subies par les femmes cadres pendant la crise pourraient avoir des conséquences durables sur leurs trajectoires professionnelles. Tel est le résultat principal de l’étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) intitulée « Femmes cadres et crise sanitaire », publiée le 22 septembre 2021[1].
Une rémunération stable…
En 2020, les écarts de salaires entre les femmes et les hommes cadres ne se réduisent pas et reviennent à 15% (après une réduction en 2019 de 16% à 13%). Ainsi, les femmes cadres ont gagné 46 000 € (comme en 2019), alors que les hommes cadres ont perçu 53 000 € (davantage que les 52 200 € de 2019).
Si des facteurs explicatifs de l’écart existent, notamment liés aux choix de filières d’enseignement et de métiers, aux différences de fonction et d’emploi occupés, à la situation familiale, « une part importante des écarts de rémunération demeure inexpliquée ». C’est ainsi qu’en 2020, les hommes cadres gagnent 8% de plus que les femmes cadres en brut annuel fixe, à profil identique.
D'importantes disparités de rémunération entre femmes et hommes cadres selon les postes se constatent : ceux de commercial et de la communication enregistrent les plus grands écarts (respectivement 24 % et 20 %, versus 15 % en moyenne).
…mais une aggravation des inégalités femmes/hommes
Pour les femmes cadres, la crise sanitaire a été synonyme de stress (65 %), d’allongement des horaires (53 %) et de pression hiérarchique accrue (48 %). Au 1er confinement, ce sont 39% des femmes cadres à avoir décalé leurs horaires (contre 30% des hommes), 34% à avoir subi une augmentation de la charge de travail (contre 27% des hommes) et 37% à avoir assumé seules le travail scolaire (contre 21% des hommes). Lors du 3ème confinement, 55% des femmes cadres présentent une difficulté à équilibrer vie privée/vie professionnelle (contre 43% des hommes) et 80% s’occupent de leurs enfants (contre 36% des hommes).
Les difficultés vécues pendant la crise peuvent avoir des répercussions durables sur les trajectoires professionnelles des femmes cadres, avertit l'Apec : 61 % d’entre elles déclarent avoir confiance en leur avenir professionnel, soit 10 points de moins que les hommes cadres.
Cela étant, pour favoriser l’égalité femmes/hommes au travail, les femmes cadres insistent sur deux axes prioritaires : le changement d’état d’esprit des managers (réclamé par 56% d’entre elles) et l’augmentation de leur rémunération (51%).
Vous trouverez, ci-après, l’étude de l’Apec, Femmes cadres et crise sanitaire, Le décalage de rémunération avec les hommes persiste, 22 septembre 2021.
[1] L’étude s’appuie sur une enquête annuelle menée auprès de 13 800 cadres du secteur privé clients de l’Apec en mars 2021.