Qu’ils soient du secteur privé ou public, les salariés français souffrent d’une dégradation de leur santé mentale et d’un désengagement au travail. C’est le principal enseignement de l’étude réalisée par Ipsos pour le cabinet Qualisocial[1], dont les résultats ont été publiés le 18 janvier 2024. L’étude examine le sujet de la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) à la lumière de ses six dimensions, telles que définies par l’Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact), à savoir : la santé au travail, les relations au travail et climat social, l’égalité professionnelle pour tous, le management participatif, le contenu et organisation du travail, et les compétences et parcours professionnels.
- Seuls 48 % des salariés français estiment que leur employeur accorde une réelle importance à la démarche QVCT...
Le sujet de la QVCT est considéré comme prioritaire ou important par 88% des salariés enquêtés. Ces derniers privilégient la santé et les relations au travail (respectivement 27% et 22% d'entre eux) en tant que « thèmes qui pourraient influencer davantage la QVCT».
Ce rappel des salariés au regard de la priorité qui doit être donnée à la QVCT, intervient dans une période où le rapport au travail est très dégradé en France : 53 % des actifs interrogés sont désengagés, 67 % vont au travail mécaniquement, et 1 sur 2 ne se considère pas en bonne santé mentale.
- …et pourtant, les organisations qui investissent à la démarche QVCT voient leur performance améliorée et leurs salariés davantage satisfaits.
L’étude révèle que les organisations les plus avancées en QVCT enregistrent des taux très positifs en matière de santé et de bien-être des salariés au travail, tout comme au niveau de leur propre performance : 71 % d’entre elles emploient des salariés en bonne santé mentale (contre 37 % pour celles n’ayant pas de démarche QVCT), 55% présentent des salariés davantage heureux dans leur vie professionnelle (contre 25%), et 30% des salariés plus engagés (contre 4%, soit 6,7 fois plus de salariés engagés). De même, il y a deux fois plus d’organisations en croissance (+120%) parmi celles qui investissent fortement en QVCT, contre celles qui ne le font pas.
Démontrant que la QVCT a « un impact prouvé sur la santé et le bien-être des français et l’engagement et la performance des organisations », l’étude invite les employeurs à miser sur une ambiance de travail saine et à impliquer leurs salariés dans la stratégie organisationnelle. Pour un déploiement des démarches de QVCT renforcé, les auteurs proposent au gouvernement d’instaurer des contraintes d'évaluations régulières et des incitations financières pour les organisations.
Vous trouverez, ci-après, l’intégralité de l’étude Qualisocial/Ipsos, Impact de la QVCT sur la santé, le bien-être, l’engagement au travail et la performance des organisations, janvier 2024.
[1] Sur la base d’une enquête réalisée auprès de 3002 salariés, constituant un échantillon représentatif des salariés des secteurs privés et publics âgés de 18 ans et plus, entre 23 et 29 novembre 2023.