Les députés européens demandent un salaire minimum et plus de soutien pour les personnes à risque

Gestion de l'emploi
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- Auteur(e) : Evdokia Maria Liakopoulou

Dans une résolution adoptée le 10 février 2021 (365 votes en faveur, 118 contre et 208 abstentions), les députés européens se prononcent en faveur d’un salaire minimum adéquat en Europe relevé au-dessus du seuil de pauvreté. En outre, Ils insistent sur un soutien plus poussé des personnes à risque comme les femmes et les travailleurs atypiques.

 

En effet, les constats sont sans appel : près de 10% des travailleurs de l’Union européenne vivent dans la pauvreté et 21,7% de la population est menacée de pauvreté ou d’exclusion sociale. Un risque de pauvreté plus accru touche les femmes, qui peuvent gagner jusqu’à 15% moins que leurs homologues masculins. Parallèlement, l’emploi atypique et précaire progresse, avec une corrélation établie entre la progression des formes d’emploi non conventionnelles et celle de la part des Européens exposés au risque de pauvreté. Ces constats risquent de s’aggraver avec la crise économique engendrée par la pandémie de COVID-19, qui aura « très probablement une incidence directe sur l’augmentation de la pauvreté et de la pauvreté des travailleurs ».

 

  • Etablissement d’un salaire minimum en Europe

Les députés rappellent que les systèmes de salaire minimum, lorsqu’ils existent, varient considérablement pour ce qui est de leur montant, de leur portée et de leur couverture d’un État membre à l’autre. Ils saluent ainsi la proposition de la Commission pour des règles européennes sur un salaire minimum adéquat[1] qui permettrait aux travailleurs de l’Union d’assurer un niveau de vie décent. Pour ce faire, le Parlement invite la Commission et les États à « favoriser les négociations collectives » et « adapter leur législation nationale lorsqu’elle entrave les négociations collectives ainsi que le droit d’association et le droit de négocier et de conclure des conventions collectives, et à respecter et à faire respecter le droit à un salaire minimum juste, lorsque celui-ci est applicable ».

 

  • Actions en faveur des femmes

Les députés appellent les États membres à « transposer rapidement et à mettre pleinement en œuvre la directive sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée ». Dans la même lignée s’inscrit le respect des règles en matière d’égalité et de transparence salariale.Additionnement, le Parlement invite les États à « garantir l’accès à des services de garde d’enfants abordables »,  ainsi qu'à prévoir« de meilleures options pour le congé parental partagé ».

 

  • Des garanties minimales à tous les travailleurs

Pour le Parlement européen, des conditions de travail minimales doivent être garanties à tous les travailleurs, « en particulier ceux qui travaillent dans des conditions précaires, notamment les travailleurs atypiques dans l’économie à la demande ». Il invite ainsi la Commission et les États membres à mettre en œuvre un cadre législatif adéquat et à l’améliorer. Plus fortement, les députés insistent sur l’amélioration des conditions de travail des travailleurs de plateforme, et rappellent l’intention de la Commission d’adopter une proposition législative en la matière.

 

 

 

 

[1] Proposition de directive de l'UE relative à des salaires minimaux adéquats dans l'Union européenne, Bruxelles, 28.10.2020, COM(2020) 682 final.