La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) vient de publier une synthèse portant sur "les conditions de travail des non-salariés en 2005 ". En voici les principaux enseignements :
- En 2005, il y avait en France métropolitaine environ 2,7 millions d'actifs non salariés : 1.900.000 artisans, commerçants, chefs d'entreprises et professions libérales, un peu moins de 600.000 exploitants agricoles et 250.000 aides familiaux.
- Les non-salariés sont exposés à des nuisances fréquentes sur le lieu de travail (températures élevées ou basses, mauvaises odeurs, humidité ...), ainsi qu'à de fortes pénibilités physiques : 30% d'entre eux (contre 20% chez les salariés) cumulent quatre pénibilités ou plus parmi les six suivantes : rester longtemps debout, rester longtemps dans une posture pénible, porter des charges lourdes, subir des secousses ou des vibrations, effectuer des déplacements à pied longs ou fréquents, être exposé à un bruit intense;
- Les non-salariés sont , comme c'est le cas des salariés, exposés aux risques professionnels : à titre d'illustration, 44,6% des non-salariés sont amenés à respirer des fumées ou des poussières, 36,7% sont en contact avec des produits dangereux et 31,1% d'entre eux sont exposés à des risques infectieux;
- Les non-salariés sont soumis à un mouvement d'intensification du travail : les contraintes de rythmes, les pénibilités physiques et la charge mentale se sont renforcées durant ces dernières décennies. Ainsi, 54% des non-salariés déclarent devoir se dépêcher " toujours ou souvent ";
- Le travail a une forte emprise sur la vie des non-salariés : en effet pour ces derniers, les frontières entre le travail et la vie privée est extrêmement floue, ceci du fait d'une durée hebdomadaire de travail importante : 45% des non-salariés déclarent travailler plus de 50 heures par semaine, 57% d'entre eux déclarent travailler six à sept jours par semaine et 32% travailler habituellement le dimanche. De plus, pour nombre de non-salariés, domicile et lieu de travail se confondent;
- Dans l'exercice quotidien de leur travail, les non-salariés jouissent d'une certaine autonomie : ils n'ont pas de consignes hiérarchiques pour décider de la manière de faire les choses. Néanmoins, les différentes contraintes auxquelles ils sont soumis, limitent très fortement leur marge de manoeuvre;
- Très souvent au contact du public, le travail des non-salariés comporte parfois de fortes exigences émotionnelles notamment dans des situations de tension avec le public ou à l'occasion de contact avec des personnes en détresse;
- Conséquence de leur isolement, les non-salariés sont moins exposés aux conflits dans le travail;
- Les non-salariés, à l'instar des salariés, sont confrontés à une forte insécurité socio-économique : crainte pour l'emploi, incertitude par rapport aux revenus ...etc;