Le marché du travail en 2022 : 8 métiers sur 10 rencontrent des difficultés de recrutement fortes ou très fortes

Emploi

- Auteur(e) : Evdokia Maria Liakopoulou

Le marché du travail post crise sanitaire connaît une activité intense, débouchant à une progression du PIB de 2,5 % et de l’emploi salarié privé de 1,7 %. Cela étant, une hausse des embauches dans le secteur privé se constate, avec la signature de 25,8 millions nouveaux contrats (contre 22,3 millions en 2021), dont 4,6 millions à durée indéterminée.

Cette intensité des embauches, accompagnée d’un manque de main-d’œuvre disponible, suscite le plus haut niveau de tensions sur le marché du travail qui se constate depuis 2011 : 8 métiers sur 10 (représentant 87% de l’emploi) rencontrent des difficultés de recrutement fortes ou très fortes en 2022, contre 7 sur 10 l’année précédente. Tel est l’enseignement principal d’une étude publiée par la Dares le 3 novembre 2023.

  • Des tensions touchant la plupart des métiers

L’augmentation des tensions concerne une grande majorité des métiers, notamment ceux de l’industrie (surtout pour les techniciens de la mécanique et de l’électricité-électronique, les ingénieurs et cadres de l’industrie, les régleurs et les ouvriers non qualifiés) et du bâtiment (marquée chez les ingénieurs du bâtiment et des travaux publics, chefs de chantier et conducteurs de travaux).

Par ailleurs, c’est au sein de ces métiers du BTP et de l’industrie que les difficultés de recrutement sont les plus observables : 27 métiers du top 30 des métiers les plus en tension en 2022 concernent les ouvriers qualifiés ou des techniciens des secteurs du BTP et de l’industrie. A noter que la quasi-totalité des métiers qui figurent dans le top 30 connaissent un très fort manque de main-d’œuvre disponible, accompagné d’une très forte intensité d’embauches et d’un très fort besoin de formation-emploi.

Dans le tertiaire, des tensions se constatent tant dans les métiers qualifiés (infirmiers, sages-femmes, etc.) que dans les métiers moins qualifiés (agents de sécurité et de surveillance, employés de l’hôtellerie-restauration). Elles sont aussi présentes dans des métiers du secteur des transports « qui n’ étaient pas considérés comme des métiers tendus les années précédentes» (à savoir les contrôleurs des transports et les conducteurs sur rails et d’engins de traction).

  • Une diversité de facteurs à l’origine des tensions

L’étude révèle que la nature des tensions diverge selon le métier. Ainsi, la forte intensité d’embauches combinée à un lien formation-emploi important semble être à l’origine d’un manque de main-d’œuvre dans les métiers de l’informatique et télécommunications. Et cela, « malgré des conditions d’emploi plus favorables que la moyenne des métiers ». Inversement, pour ce qui concerne les serveurs de cafés et restaurants, ce sont les conditions de travail contraignantes et la non-durabilité de l’emploi qui expliquent les tensions, et cela malgré une exigence de formation spécifique moindre et une disponibilité plus importante de demandeurs d’emploi.

Vous trouverez, ci-après, l’intégralité de : Dares Résultats No 59, Les tensions sur le marché du travail en 2022, Novembre 2023.