La flexibilité du temps de travail au service de l'égalité entre les hommes et les femmes (rapport de la Commission Européenne)

Égalité professionnelle F/H

- Auteur(e) : Hakim EL FATTAH

Travail flexible et égalité femme-homme, rapport du Groupe d’experts de la Commission européenne sur le genre et l'emploi, 26 octobre 2010.

Quel rapport entre la flexibilité du temps de travail et l'égalité entre les femmes et les hommes? Selon une étude du Groupe d’experts de la Commission européenne sur le genre et l'emploi, "du point de vue de l'égalité entre hommes et femmes, la flexibilité accrue en matière de temps de travail devrait être évaluée de manière positive, dans le sens où des heures de travail plus individualisées peuvent aider les employés à concilier leurs obligations professionnelles et leur vie personnelle". Les auteurs de cette étude croient donc savoir "qu'une grande individualisation du temps de travail aura un effet positif sur le taux d'activité féminine".   

Mais, la flexibilité du temps de travail peut avoir également quelques effets négatifs sur l'égalité entre les femmes et les hommes. Pour illustrer cette crainte, le groupe d'experts met en avant la pratique du temps partiel qui semble concerner en grande partie les femmes et des secteurs faiblement rémunérés, avec peu d'opportunités de carrière et de formation.

Le temps partiel qui peut être une forme de travail flexible, participe de ce fait à faire perdurer ainsi une situation défavorable aux femmes. Et d'après l'étude, "aussi longtemps que la flexibilité sera considérée comme une manière "féminine" d'organiser le temps de travail, la gestion flexible du temps de travail sera plus susceptible de conforter les différences entre les hommes et les femmes que de les réduire".  

Le rapport d'experts, dont le titre anglais est «Flexible working time arrangements and gender equality» (formules de travail flexibles et égalité femme-homme), dresse un panorama des pratiques actuelles dans les 27 États membres de l'Union européenne et dans les pays de l'AELE/l'EEE (Islande, Norvège, Liechtenstein et Suisse).

Tout en soulignant que l'accroissement de la flexibilité du temps de travail est un élément important de la stratégie européenne de l'emploi (ligne directrice de l'emploi n°21), le rapport note des différences importantes, en Europe, en matière de gestion flexible du temps de travail (heures de travail décalées, horaires à la carte, capitalisation du temps de travail) : elle est plutôt répondue au Danemark et en Suède, où 60% au moins des hommes et des femmes ont accès à ce type d'aménagment, alors qu'elle est faible dans les Etats membres du sud de l'Union européenne et dans les nouveaux Etats membres d'Europe de l'Est.

Mais en dépit de ces différences, le rapport d'experts fait apparaître que "la flexibilité du temps de travail est à l'ordre du jour politique dans plusieurs pays, bien que les sujets spécifiques varient, comme c'est le cas pour l'attention portée à l'égalité entre hommes et femmes".  

 

Source : le rapport est disponible uniquement en anglais, avec une synthèse en français (pp.11-13) ec.europa.eu/social/main.jsp