La branche des commerces de gros s'est dotée d'un accord collectif relatif au contrat de génération d'une durée de trois ans. Pour les organisations patronales et syndicales signataires, ce texte constitue un acte d'engagement en phase avec le pacte de responsabilité et de solidarité voulu par le Président de la République, et fournit aux petites et moyennes entreprises (50 à 299 salariés), qui ne sont pas couvertes par un accord d'entreprise ou de groupe ou un plan d'action, un cadre normatif pour agir en matière d'emploi des jeunes et des seniors et de transmission des savoirs et des compétences.
Encourager le recrutement de jeunes et de seniors
Ainsi, dans un secteur qui projette d'embaucher 50 000 personnes cette année, les parties signataires enjoignent les entreprises concernées à s'approprier le dispositif de contrat de génération, de manière à porter, en moyenne sur la durée de l'accord, à :
- 15% la part des salariés de moins de 26 ans dans le nombre de salariés annuellement recrutés en contrat à durée indéterminéepar les entreprises de la branche, soit près de 4988 salariés;
- 5% la part des salariés de 55 ans et plus dans le nombre de salariés annuellement recrutés en CDI par les entreprises de la branche, soit près de 1663 salariés;
- et à maintenir le pourcentage des salariés de 57 ans et plus à 5% de l'effectif total des salariés de la branche, soit près de 15 230 salariés.
Étant précisé, s'agissant des jeunes, que "les embauches concerneront principalement les salariés se trouvant en contrat d'apprentissage ou de professionnalisation".
Pour promouvoir les métiers de la branche auprès des élèves de collèges et lycées, il est fortement recommandé aux entreprises de nouer des relations avec des établissements d'enseignement secondaire, au niveau régional, afin d'accueillir leurs élèves en session de découverte et en stage d'observation.
Concernant le recrutement des seniors, les acteurs de la branche s'engagent à informer les entreprises et les salariés sur les dispositifs existants, tels que le contrat pour le retour à l'emploi des seniors et le contrat de professionnalisation.
Développer la gestion des âges
La démarche des entreprises s'engageant dans le contrat de génération ne devrait, toutefois, pas se limiter au stade de l'embauche et de maintien dans l'emploi mais se poursuivre au-delà, par la mise en place de mesures concrètes en matière de gestion des âges. Dans cet esprit, la branche des commerces de gros préconise aux entreprises la mise en place d'un parcours d'accueil, d'accompagnement et d'intégration pour tout jeune recruté. Les salariés seniors sont appelés, eu égard notamment à leurs qualités relationnelles et pédagogiques et leur connaissance de l'entreprise, à jouer un rôle de "référent" actif dans ce parcours (présentation de l'entreprise et du poste, aide à l'intégration dans l'équipe, répondre aux interrogations ...).
Pour mieux accueillir les jeunes recrutés et aider les futurs référents dans leur mission, un guide d'information notamment sur les emplois de la branche, ses certificats de qualification professionnelle, les garanties de protection sociale existantes sera élaboré.
Par ailleurs, conscients qu'une politique de gestion des âges ne peut s'accommoder de discriminations à raison de l'âge, les signataires invitent les entreprises à proposer à tout salarié âgé de 45 ans et plus et ayant au moins 5 ans d'ancienneté dans l'entreprise un bilan de compétences et à développer l'accès des seniors aux dispositifs de formation existants.
Sur le plan de la transmission des savoirs et des compétences, il est prévu d'identifier les compétences clefs (au niveau de la branche et des entreprises), de recenser les pratiques d'entreprises et de mettre sur pieds une aide méthodologique. La branche encourage l'organisation de rencontres intergénérationnelles mettant en contact les jeunes et les seniors.
Aménagement des fins de carrières
A l'approche de la retraite, l'accord de branche prévoit l'information des seniors concernés sur les dispositifs de transition entre l'activité et la retraite.
Ceux des seniors ayant au moins 55 ans et 5 ans d'ancienneté, déclarés médicalement inaptes à leur poste, bénéficient, lorsqu'ils acceptent leur reclassement dans un poste de qualification inférieure, d'une garantie de rémunération. Celle-ci correspondant à une indemnité mensuelle dégressive exprimée en pourcentage entre le dernier salaire mensuel brut de base et le nouveau :
- 75% pendant 6 mois;
- 50% pendant les 6 mois suivants;
- 25% pendant les 6 mois suivants.
En présence de conditions de travail pénibles, il peut être proposé aux seniors de passer à temps partiel.
Les salariés effectuant leurs démarches en vue de liquider leur pension de retraite peuvent bénéficier d'une demi-jounée d'absence rémunérée.