Quel bilan tirer de l'index de l’égalité professionnelle trois ans après son entrée en vigueur ? Quelle évolution selon la taille des entreprises ? Quel lien entre la part des femmes dans l’entreprise et la note obtenue ? Tant de questions auxquelles l’étude de la Dares, publiée le 29 novembre 2021, vise à apporter une réponse.
- Dans les grandes entreprises, des notes moyennes élevées qui progressent positivement
En 2020[1], ce sont les grandes entreprises d’au moins 1 000 salariés qui enregistrent la note moyenne la plus élevée : elle est de 88 points sur 100. 3 % d’entre elles ont une note inférieure à 75 et 38 % une note supérieure ou égale à 90. En revanche, les petites entreprises de 50 à 250 salariés enregistrent la note moyenne la plus basse : elle est de 84,5 points sur 100. 14 % ont une note inférieure à 75 (proportion la plus élevée par rapport aux autres tranches d’effectif) et 37 % une note supérieure ou égale à 90.
Si la note moyenne progresse pour toutes les catégories de taille d’entreprises, pour s’établir actuellement à 85 sur 100, ce sont surtout les grandes entreprises qui connaissent l’évolution la plus marquée. Ainsi, en 2020[2], les entreprises de 1 000 salariés ou plus obtiennent en moyenne 88,1 points à l’Index, contre 83,2 en 2018, soit une évolution de 5 points. En revanche, les entreprises de 251 à 999 salariés affichent une évolution plus faible (85,4 points contre 82,2 en 2018), tout comme celles de 50 à 250 salariés (84,4 contre 83,2).
- Une note d’autant plus élevée que la part des femmes dans l’entreprise est importante
« Globalement, les notes à l’Index tendent à être plus élevées lorsque la proportion de femmes dans l’entreprise est elle-même importante », remarque la Dares, « sans que cela soit déterminant », précise-t-elle. Ce lien de causalité est beaucoup plus marqué dans les entreprises de plus de 250 salariés. Par ailleurs, les entreprises qui atteignent au moins le seuil minimum les permettant de ne pas être soumis à des mesures correctives (75 points sur 100), sont en moyenne plus féminisées que les autres.
- Les 5 indicateurs en augmentation
Une augmentation de la note moyenne pour tous les indicateurs se constate, notamment sur le retour de congé maternité : 21 % des entreprises de 1 000 salariés ou plus et 11 % de celles de 251 à 999 salariés gagnent 15 points sur ce seul indicateur entre leurs deux premières déclarations.
Sur chaque indicateur, ce sont les grandes entreprises qui affichent des meilleures notes, à l’exception de l’indicateur portant sur les dix plus hautes rémunérations, « le seul où les petites entreprises font mieux que les grandes » (3,8/10 contre 5,6/10 pour les entreprises de 50 à 250 salariés). Pour le reste, les grandes entreprises obtiennent 37,4 points (sur 40) à l’indicateur sur les écarts de rémunérations ; 19 points (sur 20) à l’indicateur relatif à l’écart entre les parts de femmes et d’hommes ayant eu une augmentation ; 14,3 points (sur 15) à l’indicateur relatif à l’écart entre les parts de femmes et d’hommes promus ; et 13,7 points (sur 15) à l’indicateur sur le retour de maternité.
Vous trouverez, ci-après, le Dares Analyses N°68, Index de l’égalité professionnelle : quel bilan depuis son entrée en vigueur ?, 29 novembre 2021.
[1] Champ : entreprises de 50 salariés ou plus ayant déclaré leur Index pour l’année 2020 (soit 27 436 entreprises ou UES le cas échéant).
[2] Champ : entreprises de 50 salariés ou plus ayant déclaré leur Index chaque année, y compris les entreprises qui ne l’auraient pas publié une année pour cause d’incalculabilité (23 000 entreprises ou UES le cas échéant). Une année donnée, certaines entreprises, soit n’ont pas rempli leur obligation légale, soit ont disparu ou ont été créées, ce qui conduit à avoir un nombre de déclarations variable selon les trois années de publication.