Formation professionnelle des personnes handicapées entre 2014 et 2016 : Etude de la DARES

Non-discrimination
Gestion de l'emploi

- Auteur(e) : Khalida BENZIDOUN

 

En février 2019, la DARES (Direction de l’animation de la recherche et des études statistiques) vient de publier une étude relative à la formation professionnelle des personnes en situation de handicap.

 

Cette étude fournit des indicateurs quantitatifs et des éléments de compréhension qualitatifs quant aux différents dispositifs mis en place pour ce type de public.

 

Sur ce point la DARES précise qu’un des éléments contextuels important à prendre en considération pour éclairer ces résultats et l’adoption en 2015 du plan « 500 000 actions de formation supplémentaires », à destination des personnes en recherche d’emploi, et pour laquelle l’Etat dégage un financement exceptionnel d’un milliard d’euros.

 

En effet, le plan « 500 000 formations supplémentaires » exprime une volonté politique forte qui s’articule autour de trois objectifs :

-    Porter en 2016 le nombre d’actions de formation au bénéfice des personnes en recherche d’emploi à hauteur de 1 million, ce qui représente un doublement par rapport à 2015 ;

 -    Porter une attention particulière aux besoins des demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés et de longue durée, qui sont les plus durement frappés par les incidents qui peuvent intervenir dans leur parcours professionnel ;

-       Préparer l’avenir par le développement de formations aux nouveaux métiers liés à la transition énergétique ou à la transformation numérique par exemple ».

 

Par ailleurs, la DARES souligne que le concept de formation professionnelle qui a servi de socle à cette étude est celle « y compris celle en alternance, qui a pour objectif l’insertion ou la réinsertion professionnelle, le maintien dans l’emploi, le développement des compétences, l’accès aux différents niveaux de qualification professionnelle, mais aussi la contribution au développement économique et culturel ainsi qu’à la sécurisation des parcours et à la promotion sociale ».

 

Les différents constats de la DARES au regard de la formation professionnelle des personnes en situation de handicap s’articulent comme suit :

 

1/ Les personnes handicapées représentent plus de 10 % des entrées en formation :

« Le plan « 500 000 formations » mis en place début 2016 se traduit par une progression de près de 50 % des entrées de l’ensemble des personnes en recherche d’emploi comme de celles handicapées, dont la part est stable ».

 

2/ Les caractéristiques des personnes handicapées en formation :

  • Cette population est sensiblement davantage masculine
  • Elle est « nettement plus âgée » que les autres personnes en formation : (91 % de 26 ans ou plus, contre seulement 71 % parmi les nouveaux bénéficiaires). (…) Entre 2014 et 2016, la répartition des entrées en formation par classe d’âge évolue au bénéfice des plus âgés (+ 5 points pour les 45 ans ou plus chez les personnes handicapées comme chez les autres) ».
  • Les personnes handicapées ont un niveau de formation inférieur à celui de l’ensemble des entrants. 45 % d’entre elles n’ont aucun diplôme ni titre professionnel en 2016, contre 32 % pour l’ensemble des entrées. Ceci reflète la structure même de la population des personnes handicapées, qui est moins diplômée. Le niveau de diplôme des personnes handicapées a augmenté.

 

3/ Les caractéristiques des formations suivies par les personnes handicapées :

-        « Les personnes handicapées accèdent plus souvent à des formations de 3 à 6 mois.

-      Près de la moitié des personnes handicapées entrées dans ces dispositifs en 2016 bénéficient de l’assurance chômage ou de rémunérations de formations versées par Pôle emploi. Cette part est en nette hausse par rapport à 2015

-      La part des personnes handicapées touchant une rémunération publique de stage de la part de l’État, des régions ou de l’Agefiph diminue. L’Agefiph a consacré, en effet, 47 millions d’euros de moins à la formation des personnes handicapées en recherche d’emploi en 2016 qu’en 2014 (avec 119,7 millions d’euros) ».

-       6 % des personnes handicapées sont prises en charge par le régime de solidarité via l’allocation adulte handicapé (AAH) ou l’allocation de solidarité spécifique (ASS) et 9 % n’ont pas de rémunération spécifique mais uniquement une prise en charge de leur protection sociale ».

-      En 2016, dans le secteur privé, 3 400 nouveaux contrats d’apprentissage ont été signés par des personnes handicapées (tableau 4). Ce nombre double par rapport à 2012, alors qu’il baisse de 10 % pour l’ensemble de la population. Les actions en faveur de l’alternance mises en place par l’Agefiph depuis 2013 (augmentation des aides financières, plan de communication national et régional) y ont contribué.

-       Le niveau des formations préparées par les nouveaux apprentis handicapés est plus faible que la moyenne. Seuls 18 % d’entre eux s’engagent dans des filières de l’enseignement supérieur, soit quasiment deux fois moins que l’ensemble. Les personnes handicapées signent leur contrat principalement dans le secteur tertiaire

-      Les nouveaux contrats d’apprentissage sont plus souvent signés avec des entreprises de moins de 10 salariés, pour les stagiaires handicapés

-       Les nouveaux bénéficiaires handicapés sont plus âgés que les autres : 75 % d’entre eux ont 26 ans ou plus, contre 24 % de l’ensemble des entrants. Ainsi, les embauches en contrat de professionnalisation des personnes handicapées interviennent deux fois plus fréquemment que la moyenne après une période de recherche d’emploi ou d’inactivité

 

 4/ L’issue des actions de formation des personnes en situation de handicap :

-      60 % des stagiaires handicapés sont en emploi 6 mois après la fin de leur contrat.

       37 % occupent un emploi durable non aidé et 10 % sont de nouveau en alternance.

-      La part des personnes handicapées en emploi non aidé est ainsi inférieure de 13 points à celle des anciens stagiaires.

-       Les nouveaux bénéficiaires handicapés sont plus âgés que les autres : 75 % d’entre eux ont 26 ans ou plus, contre 24 % de l’ensemble des entrants.

-        Ainsi, les embauches en contrat de professionnalisation des personnes handicapées interviennent nettement moins souvent après la scolarité (8 % des cas) et quasiment 2 fois plus fréquemment que la moyenne après une période de recherche d’emploi ou d’inactivité ».

 

Vous trouverez ci-après l’étude de la DARES dans son intégralité.