Exosquelettes au travail : impact sur la santé et la sécurité des opérateurs : Etude de l’INRS

Conditions du travail

- Auteur(e) : Khalida BENZIDOUN

En octobre 2018, l’INRS, (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, association, créée en 1947 sous l’égide de la Sécurité Sociale), vient de publier une étude relative aux impacts éventuels de l’utilisation des exosquelettes.

 

Les exosquelettes sont des « appareils motorisés fixés sur un ou plusieurs membres du corps humain pour lui redonner sa mobilité ou en augmenter les capacités ». Ils sont beaucoup utilisés dans les domaines de l’industrie, du BTP ou de la logistique par exemple.

 

Aussi, certaines entreprises y ont recours afin d’augmenter les capacités physiques de leurs salariés tout en voulant limiter les pathologies professionnelles qui pourraient être liées au port de charges.

Dans cette étude, l’INRS présente « l’état des connaissances » relatives à l’utilisation de cette technologie.

 

Cette étude présente un intérêt indéniable pour les membres de la Commission en Santé et Sécurité du Travail (CSST) des CSE, dans l’appréciation de la mise ne place d’une telle technologie sur la santé et la sécurité des salariés.

 

L’INRS précise que « les principaux enjeux de cette analyse sont de recenser les preuves disponibles quant au potentiel des exosquelettes à limiter l’exposition des opérateurs aux contraintes biomécaniques associées à leur tâche professionnelle, et plus largement de discuter des intérêts et limites de ces systèmes pour prévenir en l’occurrence les TMS.

 

Il s’agit plus particulièrement d’analyser les conséquences potentielles, positives ou négatives, du recours aux exosquelettes dans la prévention des lombalgies et tendinopathies de l’épaule.

 

1/ Les effets bénéfiques des exosquelettes sur la sécurité des salariés :

En ce qui concerne les effets positifs de l’exosquelette, l’INRS donne l’exemple d’une « entreprise spécialisée dans les métiers d’arts au plâtre utilisant un exosquelette pour des tâches très spécifiques et contraignantes nécessitant une élévation des bras au-dessus de la tête ».

Les salariés utilisateurs soulignent les éléments suivants :

  • « Exercer moins de force sur l’outil
  • Adopter des postures moins sollicitantes
  • Constater la disparition de certaines douleurs
  • Percevoir l’effet du transfert par l’exosquelette des contraintes générées lors d’un travail au-dessus de la tête vers l’ensemble du corps ».

 

Par ailleurs, le recours à l’exosquelette a eu un impact direct et bénéfique également sur l’organisation du travail dans la mesure où leur « utilisation a amené des modifications en terme de modes opératoires, de stratégies gestuelles déployées et d’organisation pour effectuer la tâche ».

 

1/ Les limites des exosquelettes sur la sécurité des salariés :

L’étude de l’INRS met en exergue certaines incidences du recours aux exosquelettes sur la santé des salariés. Ils créeraient notamment :

  • De nouvelles formes de fatigue musculaire
  • « Des risques musculaires supplémentaires concernant la chaîne posturale
  • Des risques d’accidents par perturbation du mouvement (des chutes par exemple)
  • Des conséquences sur les contraintes articulaires ».

 

L’INRS conclut ainsi que « si les résultats laissent entrevoir les bénéfices que pourrait apporter les exosquelettes en terme de prévention des sollicitations articulaires (…), ils font également apparaître quelques précautions à considérer, en particulier quant au niveau optimal d’assistance fourni par ce type de dispositif (…).

Il convient donc de mener des évaluations rigoureuses de l’interaction homme-squelette pour pouvoir intégrer ces équipements dans une situation de travail ».

 

Vous trouverez ci-après l’étude de l’INRS dans son intégralité.