Evolution du nombre de cotisants et de retraités du Régime Général - Rapport démographique.

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- Auteur(e) : Hakim EL FATTAH

Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse (CNAV), octobre 2009.

La Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse (CNAV) vient de mettre à jour un tableau qui retrace l'évolution du rapport démographique entre les cotisants et les retraités du Régime général.

Il en ressort, qu'il y avait en France, en 1960, 9 700 000 de cotisants au Régime général et 2 344 492 de retraités du même Régime général, soit un rapport démographique de 4,14.

En 2007, il y avait 17 149 593 de cotisants pour 11 498 916 de retraités, soit un rapport démographique de 1,49.

En 2008, selon des données encore provisoires, on compterait en France 17 287 121 de cotisants pour 11 896 476 de retraités, soit un rapport démographique de 1,45.

Observations :

Le tableau dénote une tendance incontestable, depuis 1960, vers le rétrécissement du rapport démographique cotisants / retraités, bien qu'entre 1999 et 2002, la tendance s'est relativement inversée, puisque si, en 1998, le rapport démographique était de 1,54, la situation a commencé à s'améliorer à partir de 1999 ( rapport démographique de 1, 56) et ce jusqu'en 2002 (rapport de 1,65). Preuve s'il en est que la tandance n'est pas irréversible.  En revanche, à partir de 2003, le déséquilibre démographique entre les cotisants et les retraités s'est accentué.

 Ce déséquilibre met à mal la pérennité du système des retraites français fondé sur le principe de la répartition (les cotisations, versées par les actifs au titre de l’assurance vieillesse, sont immédiatement utilisées pour payer les pensions des retraités). Pis, "les jeunes générations peuvent craindre de n’avoir qu’une retraite publique extrêmement faible ; elles peuvent avoir le sentiment de cotiser pour rien, d’être exploitées par les générations les plus âgées ; ceci peut les pousser à privilégier une évolution du système vers la capitalisation"¹.

L'un des leviers mobilisé par la France en vue de répondre à cette situation, s'est matérialisé à travers l'adoption de plusieurs dispositifs législatifs visant à prolonger l'activité des seniors voire des retraités ( le report à 70 ans de l'âge de la mise à la retraite à partir du 1er janvier 2009, assouplissement des conditions de cumul emploi retraite à partir du 1er janvier 2009, obligation de négocier des accords portant sur l'emploi des seniors à partir du 1er janvier 2010, suppression définitive de la contribution Delalande, qui était due en cas de rupture du contrat de travail d’un salarié âgé de 50 ans et plus à la date de notification de la rupture, à compter du 1er janvier 2008, mise en place d'un barème de surcote progressif).

Certains de ces dispositifs viennent d'entrer en vigueur, d'autres le seront prochainement, leur impact sur le système des retraites est à ce stade difficilement mesurable. Pour en évaluer l'efficacité, il faudra, selon la formule de Cervantès, "laisser du temps au temps".

 

 

¹ "Retraites : à la recherche de solutions miracles..", Henri Sterdyniak, Revue de l'OFCE, 2009/2 - N°109.