Dans le but de mesurer l’évolution des représentations et des pratiques des entreprises en matière d’activité des seniors, la Dares a mené à la fin de l’année 2008 une enquête sur la gestion des salariés de 50 ans ou plus (voir document joint). Cette enquête fait suite à une précédente enquête sur le sujet réalisée en 2001, l’enquête sur l’emploi des salariés suivant l’âge (document joint). Ces deux enquêtes portent, à huit ans d’intervalle, sur la manière dont les établissements du secteur marchand employant des seniors gèrent leur maind’oeuvre la plus âgée, ainsi que sur leurs opinions envers ces travailleurs.
Les principaux enseignements qui ressortent de cette enquête sont les suivants :
- La part des seniors dans l'emploi s'est accrue entre 2000 et 2008, et ce dans tous les secteurs, à l'exception de la construction qui a rajeuni ses effectifs ces dix dernières années;
- Fin 2008, 17% des établissements employant des seniors estiment risquer de perdre des compétences clés détenues par ces derniers dans les cinq ans à venir et 74% des employeurs du secteur marchand comptant des seniors dans leur effectif déclarent que des salariés de 50 ans ou plus détiennent des compétences clés dans leur établissement;
- La pyramide des âges qui permet aux responsables d'établissements de disposer d'une photographie de la structure par âge de leur établissement est un outil de gestion qui se diffuse progressivement. Ainsi, alors qu'en 2001, 25% des établissements de plus de 20 salariés employant des salariés de plus de 50 ans ou plus au 31 décembre - principalement des grandes structures - avaient déclaré que la pyramide des âges faisait partie de leurs outils de gestion, en 2008, 36% des établissements de plus de 20 salariés employant des salariés de 50 ans ou plus au 31 décembre déclarent que la pyramide des âges fait partie de leurs outils de gestion;
- Fin 2008, un quart des établissements appartenant à une entreprise ou un groupe de plus de 300 salariés avaient négocié ou étaient en train de négocier une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Les mesures figurant dans les accords s'orientent vers la gestion des compétences : les actions sur le développement de compétences et de formation interviennent dans 95 % des accords ; l’organisation des secondes parties de carrière ou de bilans d’étape professionnels dans 88 % des accords ; le tutorat et la transmission des savoirs et des compétences, dans 73 % des accords. Des actions sur l’aménagement des fins de carrière (63 %), des actions en matière de recrutement et de promotion des seniors (60 %) ainsi que des actions sur les conditions de travail (59 %) complètent le contenu des négociations;
-L'âge demeure un facteur discriminant dans l'accès à la formation. En 2006, sur 100 salariés, tous âges confondus, 44 en moyenne accèdent à une formation. Ce taux d'accès à la formation n'est que de 34% pour les seniors. En 2007, 57% des établissements comptant des seniors dans leur effectif déclarent avoir formé au moins un salarié au cours de l'année, mais le taux d'établissements ayant formé des seniors est un peu plus faible : seuls 37% des établissements ont permis à des salariés seniors de bénéficier d'actions de formation professionnelle continue;
- Parmi les dispositifs susceptibles de contribuer à une sécurisation des trajectoires professionnelles des salariés âgés, le droit individuel à la formation et les périodes de professionnalisation sont plus fréquemment mobilisés dans les établissements mettant en oeuvre des politiques de gestion globale des âges;
- En 2007, 12% des établissements de moins de 50 salariés ont mis en place des entretiens de deuxième partie de carrière. Ces entretiens sont nettement plus fréquents dans les grands établissements : ils concernent 37% des établissements de 500 salariés ou plus;
- Les établissements ont davantage recours à des mesures de fin de carrière lorsque les seniors sont concernés par la pénibilité;
- Les seniors sont recrutés principalement pour leurs compétences spécifiques.