Egalité professionnelle : persistance des écarts de salaire entre les hommes et les femmes (DARES, Analyse nov.2015)

Égalité professionnelle F/H
Égalité dans le travail

- Auteur(e) : Hakim EL FATTAH

Une étude publiée par la Direction de l'Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques (Dares), le 6 novembre dernier, montre qu’en 2012 la rémunération annuelle nette d’un poste de travail occupé par une femme était inférieure de 25,7 % à celle d’un poste occupé par un homme. Cet écart s’explique « pour partie par le temps de travail des femmes, souvent plus fractionné et davantage à temps partiel ». Mais, pour l’essentiel, expliquent les auteurs de l’étude « cet écart de revenus salariaux tient à la différence de salaire horaire net : en 2012, les femmes ont gagné en moyenne 16,3 % de moins que les hommes ». Les femmes étant davantage que les hommes employées dans les métiers les moins rémunérateurs.  

Ils soulignent qu’« au sein de chaque famille de métiers, les inégalités intra-professionnelles entre les femmes et les hommes se traduisent à elles seules par une différence de salaire horaire net de 12,8 % » et que « des différences sensibles de rémunérations existent également entre métiers ». Ils estiment, à l’inverse, que « si, dans chacune des familles professionnelles, les femmes et les hommes recevaient le même salaire horaire net, il ne subsisterait qu’un faible écart salarial lié aux différences structurelles de répartition par métiers des femmes et des hommes : l’écart moyen de salaire horaire net serait ainsi ramené de 16,3 % à 3,5 % ».

En revanche, « si la part de femmes et des hommes exerçant chaque métier était la même, le salaire horaire net moyen des femmes serait encore inférieur de 12,8 % à celui des hommes, du fait des inégalités salariales pour un même métier ».  

Dans certains métiers qualifiés, les écarts de salaires femmes-hommes sont plus marqués. C’est le cas notamment des professionnels de l’action culturelle, sportive et surveillants (l’écart est de -38%), des cadres de la banque et des assurances (-29%), des médecins et assimilés (-24%) et des cadres des services administratifs, comptables et financiers (-24%). A l’inverse, les métiers dans lesquels l’écart est le moins marqué sont les techniciens de l’informatique et les ouvriers non qualifiés du gros œuvre du bâtiment, des travaux publics, du béton et de l’extraction (respectivement -2%).

Ces écarts sont-ils explicables ? Les auteurs de l’étude répondent que « la partie expliquée de l’écart salarial est la plupart du temps assez limitée », en effet, « dans 51 des 76 métiers étudiés, ces différences structurelles expliquent moins de 20 % de l’écart observé ». Ils estiment, en revanche, que « la part non expliquée de l’écart salarial reste la plus forte » et « reflète pour partie la discrimination salariale dont sont victimes les femmes dans certains métiers ».