Crise sanitaire : les bénéficiaires de l’activité partielle désormais plus représentatifs de l’ensemble des salariés du privé

Organisation du travail

- Auteur(e) : Evdokia Maria Liakopoulou

En France, le recours à l’activité partielle s’est fortement accru depuis la pandémie de la Covid-19, avec 8,4 millions de salariés bénéficiaires au plus fort de la crise. Une évolution qui se traduit, selon la Dares[1]« à un changement d’échelle du dispositif », touchant désormais l’ensemble des secteurs et des profils de salariés.

 

  • L’industrie, grand secteur utilisateur du dispositif avant crise

Les données présentées par la Dares révèlent que, pendant la période 2015-2019, entre 25 000 et 50 000 salariés étaient placés en activité partielle en moyenne mensuelle. Le recours a été essentiellement motivé par la conjoncture économique, mais également pour faire face à des circonstances exceptionnelles telles que les attentats, la crise de gilets jaunes, le Brexit, etc.

Sur la même période, l’activité partielle était essentiellement le fait des établissements industriels (54 % des effectifs en activité partielle contre 18 % de l’emploi salarié privé) et concernait surtout des ouvriers (68 % et 27 respectivement %). Les services principalement marchands présentent une plus faible intensité de recours au dispositif, avec en moyenne 30 % des salariés en activité partielle mais 59 % des salariés du privé.

La répartition par sexe démontre une prédominance masculine (74 % d’hommes en moyenne contre 55 % d’hommes salariés du privé). S'agissant de la tranche d'âge, les 50 ans ou plus représentaient 43 % des salariés en activité partielle en moyenne, contre 27 % chez les salariés du privé.

 

  • Changement de la structure sectorielle et du profil des salariés bénéficiaires

La Dares observe qu’avec la crise sanitaire, la structure sectorielle de l’activité partielle s’est déformée, entraînant un rapprochement entre le profil des salariés placés dans ce dispositif et celui de l’ensemble des salariés du privé.

L’arrêt complet de l’activité dans certains secteurs, comme l’hébergement-restauration et les services aux ménages, et leur lente reprise après le déconfinement inversent la dynamique sectorielle. Cet inversement s’effectue au profit des services principalement marchands qui passent de 30 % des effectifs en activité partielle en février 2020 à 65 % en mars, dépassant ainsi leur part dans l’emploi salarié privé.

Cette déformation sectorielle influe sur la répartition par sexe, tranche d’âge et catégorie socioprofessionnelle. Il en résulte une augmentation tant de la part des femmes que de la part de jeunes de moins de 25 ans parmi les personnes placées en activité partielle. Inversement, la part des ouvriers diminue nettement lors du premier confinement, restant néanmoins supérieure à celle des salariés privé, en raison notamment du fort recours à l’activité partielle dans la construction.

 

Vous trouverez, ci-après, l’intégralité de Dares Focus (avril 2021-n° 13), En 2020, l’activité partielle a concerné tous les secteurs et tous les profils de salariés.

 

 

 

 

 

[1] Dares Focus (avril 2021-n° 13), En 2020, l’activité partielle a concerné tous les secteurs et tous les profils de salariés.