Covid-19 : une perception nuancée des relations entre acteurs de l’entreprise (Anact-volet 2)

Instances repésentatives du personnel

- Auteur(e) : Evdokia Maria Liakopoulou

Alors que le dialogue social s’est intensifié, la perception de l’évolution des relations sociales au sein des structures est nuancée. Des besoins forts d’outillage et des nouvelles thématiques ont été identifiées en matière de dialogue social par des personnes concernées. Tels sont les principaux enneigements du deuxième volet de l’enquête[1] réalisée par le réseau Anact-Aract sur l’impact de la crise sanitaire en matière de dialogue social et de relations sociales, publiés le 25 mai 2021.

  • Une évolution différenciée des relations sociales depuis le début de la crise

Si 56% des répondants estiment que les relations sociales sont globalement identiques à ce qu’elles étaient avant la crise, 35% jugent en revanche qu’elles se sont dégradées. Plus précisément, selon 35 % des personnes interrogées cette dégradation concerne les interactions entre la direction et les salariés, selon 34 % entre l’encadrement et les salariés, selon 29 % entre la direction et les représentants du personnel et selon 27 % entre les salariés. Au final, 9% des répondants jugent que les relations sociales se sont améliorées (19% parmi les représentants d’employeurs).

Cette perception d’une amélioration ou d’une stabilisation des relations sociales « apparaît liée aux conditions de réalisation du dialogue social », note l’Anact. Il s’avère ainsi que la part des personnes constatant une amélioration des relations sociales au sein de leur structure est significativement plus importante parmi les acteurs de structures pour lesquelles le rythme des réunions entre RP et direction a augmenté (14%), la prise des heures de délégation a été assouplie (16%), les moyens techniques alloués pour l’exercice des mandats ont été adaptés (11%), les élus ont bénéficié de ressources complémentaires pour maintenir les liens avec le personnel (15%), le recours à des ressources ou appuis externes a été encouragé (18%), les temps d’échanges entre les différents acteurs du dialogue social ont augmenté (de 11% à 18% selon les interlocuteurs), le niveau d’investissement perçu des différents acteurs du dialogue social a augmenté (de 11% à 16% selon l’interlocuteur considéré).

Le réseau Anact-Aract souligne ainsi l’intérêt de garantir une qualité du dialogue à tous les niveaux « et de ne pas attendre que la situation se dégrade ou que le conflit s’installe pour agir ». Il insiste par ailleurs sur le fait qu’un dialogue régulier et qualitatif entre directions et représentants du personnel « est un ingrédient essentiel d’un bon climat social ».

  • Un besoin fort d’outillage et des nouvelles thématiques identifiées en matière de dialogue social

Après plusieurs mois de crise sanitaire, 76% des répondants estiment que de nouveaux outils, besoins techniques ont été identifiés (82% parmi les représentants d’employeurs), 67% que la crise a révélé des besoins de « montée en compétences » des acteurs du dialogue social, 69% que la crise a fait émerger de nouveaux sujets de travail ou de négociation (78% parmi les représentants d’employeurs).

 

[1] Vous trouverez une analyse consacrée au premier volet de l’enquête sur : http://www.dialogue-social.fr/fr/publication/id-3181/publication.html.

 

 

 

par : Evdokia Maria Liakopoulou