La fatigue, la morosité ou même l’enthousiasme sont les mots qui décrivent mieux l’état d’esprit des salariés en France. Et pourtant, pour 76 % d’entre eux, on ne parle pas assez de leurs conditions de travail. Tels sont les enseignements principaux du premier indice du moral des salariés, publié par l’UNSA, en collaboration avec Cluster17, le 14 février 2024[1]. Ledit indice connaîtra une publication mensuelle afin de tracer, à long terme, les tendances qui régissent le monde du travail.
- Le moral des salariés reçoit à peine la moyenne
« Les salariés considèrent à peine positivement leur moral, avec un indice de 5,7/10 pour février 2024 », marque l'étude. Pour arriver à cette note, chacune de dimensions du travail est évaluée par les salariés de la manière suivante : l’utilité du travail qu’on leur demande reçoit une note de 7,2/10 ; l’avenir de sa profession est noté de 5,2/10 ; les perspectives de carrière de 5,2/10 ; la conciliation des vies professionnelle et personnelle de 5,2/10 ; la satisfaction du salaire perçu de 5,2/10 et la motivation quotidienne au travail de 5,2/10.
- Des sources d’inquiétude et de difficultés multiples
Dans le cadre de leur travail, 48% des salariés sondés affirment avoir été témoins d’une baisse de moyens qui amenuise leur capacité à travailler correctement, 46% des inégalités salariales, 22% des violences physiques ou verbales ou même 22% de harcèlement moral. Ces situations impactent considérablement leur moral : 55% ont déjà remis à plus tard une tâche qui leur incombait et 29% ont envisagé de ne pas se rendre au travail du fait de leur démotivation. Par ailleurs, pour 25% d’entre eux le sujet de la rémunération constitue la première source d’inquiétude.
Néanmoins, les problématiques entourant les conditions de travail s’avèrent beaucoup moins abordées dans l’environnement professionnel que dans la sphère privée. De manière significative, les conditions matérielles de travail ne se classent qu’en sixième position parmi les autres sources de satisfaction chez les salariés, loin derrière les relations avec les collègues ou le temps de travail.
- Amélioration de l’état d’esprit des salariés, quelles pistes ?
Les salaires et le temps de travail figurent comme les premiers sujets de préoccupation pour les salariés enquêtés. Ainsi, 83 % d’entre eux déclarent avoir besoin de voir leur salaire augmenter et 80% estiment qu’il devrait y avoir moins d’écart entre les salaires des dirigeants et ceux des salariés les moins bien payés. Par ailleurs, 74% des salariés proposent un plafonnement des hauts salaires et 50% plébiscitent la rémunération à la performance. Au niveau du temps de travail, la semaine de 32 heures est considérée comme un gain pour les entreprises, selon 43% des sondés, alors que 38% d’entre eux affirment que le télétravail a permis d’améliorer leurs conditions de travail.
Vous trouverez, ci-après, l’intégralité de l’indice du moral des salariés réalisé par Cluster17 pour l’UNSA, février 2024.
[1] Sur la base d’un sondage réalisé du 22 au 28 janvier 2024 sur un échantillon de 3 199 salariés en activité, représentatif de la population active française.