Résultats de l’index égalité professionnelle 2025 : la note globale moyenne en très légère hausse

Égalité dans le travail
Égalité professionnelle F/H

- Auteur(e) : Evdokia Maria Liakopoulou

La publication des résultats de l’Index de l’égalité professionnelle à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, est devenue une institution. « Le taux de participation et les résultats 2025 de l’index de l’égalité professionnelle et les déclarations Loi Rixain sont une nouvelle fois encourageants », affirme Astrid Panosyan-Bouvet, Ministre chargée du Travail et de l’Emploi, tout en déplorant que « le salaire moyen des femmes est toujours largement inférieur à celui des hommes, y compris à travail égal […]».

  • Si la note globale progresse légèrement, la proportion des entreprises parvenant à la note maximale stagne

Au 1er mars 2025, 80% des entreprises soumises à l’index ont publié leur note. Depuis la création du dispositif, il s’agit du plus fort taux de participation des entreprises (77% en 2024, 72% en 2023, 61% en 2022 et 2021 et 54% en 2020).

Il en est de même pour la note globale moyenne de l’index, qui enregistre une très légère hausse de 0,5 point et s’établit à 88,5/100. Une progression de 0,3 point se constate aussi dans les entreprises de plus de 1 000 salariés, tout comme dans celles de 251 à 999 salariés et de 50 à 250 salariés : respectivement, la note moyenne passe de 90,4 points en 2024 à 90,7 points en 2025 ;  de 88,5 points en 2024 à 88,8 en 2025 et de 87,9 en 2024 à 88,2 en 2025. 

La proportion des entreprises ayant obtenu la note maximale de 100/100 se maintient, quant à elle, au niveau de 2024 : seules 2% des entreprises parviennent à l’obtenir. Au contraire, une certaine amélioration s’observe au niveau des entreprises qui n’ont pas passé la barre de 75 points : 69 entreprises (dont 61 de 50 à 250 salariés) enregistrent une note inférieure à 75/100 depuis 4 ans, alors qu’elles étaient 77 en 2024.

La stagnation touche aussi la parité dans les dix meilleures rémunérations. En effet, seules 29 % des entreprises respectent une parité ou une quasi-parité, obtenant ainsi une note de 10/10 (contre 28 % en 2024). À contrario, 31 % des entreprises ont moins de deux femmes dans les dix meilleures rémunérations, obtenant donc une note de 0/10. Par ailleurs, comme l’année précédente, 6 % des entreprises obtiennent encore une note de 0 sur l’ l’indicateur relatif au retour de congé maternité, et enfreignent donc l'article L. 1225-26 du Code du travail[1].

  • Progression des femmes dans les postes à responsabilités : des retards ostensibles

Apportée par la loi dite « Rixain » du 24 décembre 2021[2], l’obligation pour les entreprises de plus de 1 000 salariés de publier les écarts éventuels de représentation entre les femmes et les hommes parmi les cadres dirigeants et les membres des instances dirigeantes, n’est pas pleinement satisfaite. Le taux des entreprises qui ont répondu à cette obligation au 1er mars 2025 diminue sensiblement, et atteint désormais 54% (contre 58% l’année précédente). Par ailleurs, les résultats obtenus sont en net déclin : 73%  des entreprises répondantes de plus de 1000 salariés occupent moins de 40 % de femmes dans des postes de cadres dirigeants et 64% comptent moins de 40 % de femmes dans leurs instances dirigeantes.

  • Une accélération des actions du ministère du Travail et de l’inspection du travail pour faire respecter les obligations liées à l’index

Depuis 2019, les contrôles de l’inspection du travail ont donné lieu à 1001 mises en demeure pour absence de publication de l’index ou de définition de mesures de correction et 1149 pour absence ou insuffisance d’accord ou de plan d’action relatif à l’égalité professionnelle (plus que le double par rapport à l’année précédente). Au total, 209 pénalités ont été notifiées aux entreprises : 108 concernent les accords d’entreprise sur l’égalité professionnelle et 101 sont relatives à l’index.

Vous trouverez, ci-après, l’intégralité de l’Infographie des résultats de l’index égalité professionnelle 2025 du ministère du Travail, 8 mars 2025.

 

[1] « En l'absence d'accord collectif de branche ou d'entreprise déterminant des garanties d'évolution de la rémunération des salariées pendant le congé de maternité et à la suite de ce congé au moins aussi favorables que celles mentionnées dans le présent article, cette rémunération, au sens de l'article L. 3221-3, est majorée, à la suite de ce congé, des augmentations générales ainsi que de la moyenne des augmentations individuelles perçues pendant la durée de ce congé par les salariés relevant de la même catégorie professionnelle ou, à défaut, de la moyenne des augmentations individuelles dans l'entreprise».

[2] Article 14 de la loi n° 2021-1774 du 24 décembre 2021 visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle.