Les entreprises toujours confrontées à une sinistralité élevée et à une émergence des risques psychosociaux

Qualité de vie au travail
Conditions du travail

- Auteur(e) : Evdokia Maria Liakopoulou

Bien qu’en recul par rapport à l’année précédente, la sinistralité en 2024 (accident du travail, accident de trajet ou maladie professionnelle) demeure à des niveaux élevés. Par ailleurs, les entreprises sont toujours confrontées à l’émergence des risques psychosociaux. C’est ce que révèle la 10ème édition du baromètre BDO – OpinionWay, publiée le 5 novembre 2025[1].

  • Sinistralité en entreprise : 8 sur 10 entreprises concernées

En 2024, le taux de sinistralité reste toujours élevé (79% des structures interrogées). Les accidents du travail occupent le podium des sinistres enregistrés au sein des entreprises (66% d’entre elles), suivis des accidents de trajet (18%) et les maladies professionnelles (16%).

De manière globale, la sinistralité concerne presque de manière égale tant les femmes (51%), que les hommes (49%). Pourtant, une répartition plus inégalitaire se constate au niveau des accidents du travail : 68% des hommes sont concernés, contre 32% des femmes.

  • Des salariés confrontés à des RPS, mais réticents à dénoncer

Le baromètre procède à un focus spécial sur les risques psychosociaux (RPS) dans le cadre professionnel. Il révèle qu’en 2024, 59 % des salariés répondants ont été affectés, dont 34% au titre de témoin, 32 % en tant que victime, et 7 % comme victime et témoin. La charge de travail (54 %), le manque de reconnaissance (48 %) ou même les relations toxiques ou dégradées (45 %) figurent parmi les principales causes qui mènent à des RPS. De plus, 18% des salariés qui ont eu un arrêt maladie déclarent qu’il était lié à un RPS.

Bien que ces taux soient considérables, seuls 26% des salariés qui ont vécu ou qui ont été témoins de RPS franchissent le cap du signalement, pour de raisons diverses : la préservation de confidentialité (60%), le manque de connaissance de la procédure (42%), voire même la peur de répercussions professionnelles (34%). Il est d’autant plus intéressant de noter que les entreprises ont pourtant la perception que les salariés confrontés à des RPS procèdent bien à un signalement, « ce qui fragilise les actions de prévention ».

  • Prevention et actions en matière de RPS : les perceptions des entreprises et des salariés se divergent

En matière de prévention, l’écart entre la perception des salariés et celle des entreprises est marquant : 38% des salariés répondants affirment que leur entreprise a mis en place un plan de prévention, contre 61% des entreprises faisant la même déclaration. L’efficacité de ces plans de prévention, lorsqu’ils existent, est un autre sujet qui divise : 83 % des entreprises les jugent suffisants, contre 55 % des salariés. Il en est de même pour la formation des managers dans la gestion des RPS : 43% des managers s’estiment suffisamment formés pour gérer les RPS, tandis que seuls 24 % des salariés considèrent que leurs managers le sont.

Vous trouverez, ci-après, l’intégralité du Baromètre BDO – OpinionWay.

[1]Sur la base d’une enquête menée entre le 27 mai et le 16 juin 2025, auprès de 1 010 salariés (interrogés en ligne) et de 300 décideurs RH (interrogés par téléphone), issus d’entreprises françaises de 100 salariés et plus, des secteurs privé et public.