Le sens au travail au cœur des préoccupations des salariés

Qualité de vie au travail
Conditions du travail

- Auteur(e) : Evdokia Maria Liakopoulou

Publié le 20 juin 2022 à l’occasion de la Semaine pour la qualité de vie au travail organisée par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) du 20 au 24 juin 2022, le sondage OpinionWay pour l’Anact vise à évaluer les perceptions et attentes des actifs en matière de sens au travail[1]. Il en ressort que plus de 8 actifs sur 10 estiment aujourd’hui que leur travail a du sens tandis que 4 sur 10 envisagent de démissionner pour un emploi davantage porteur de sens. Quoique contradictoires, ces résultats « ne font que souligner l’aspiration largement partagée à pouvoir bien réaliser son travail », affirme Richard Abadie, directeur général de l’Anact.

  • Le sens au travail : une préoccupation centrale pour les salariés

Le sondage OpinionWay pour l’Anact révèle qu’une part importante des actifs seraient prêts à quitter ou même ont déjà quitté leur emploi actuel pour un travail ayant plus de sens. C’est dans cette perspective que 43% des sondés s’estiment prêts à démissionner dans les deux ans, avec une proportion plus importante de jeunes (59%), de femmes (50%) et de managers (52%). D’ailleurs, les femmes (à 32%) et les chômeurs (à 54%) sont plus nombreux à avoir déjà franchi le cap, tandis que les jeunes (à 39%), les CSP+ (à 36%) et les managers (à 38%) sont plus nombreux à y avoir pensé sans pour autant être passé à l’acte.

La crise sanitaire a joué un rôle primordial dans cette prise de conscience de l’utilité du travail. Ce sont ainsi 2 sondés sur 10 à s’interroger plus qu’avant la crise sanitaire sur le sens de leur travail, avec une proportion plus importante de jeunes (à 31%), d’actifs du secteur public (à 24%) et de manageurs (à 26%).

  • Le sens au travail : une notion multidimensionnelle

Selon le sondage OpinionWay pour l’Anact, la perception d’un travail « qui a du sens » recouvre trois dimensions complémentaires : le sentiment d’utilité d’un métier que ce soit pour la société, la population, les clients, ou l’entreprise ; la cohérence des valeurs professionnelles et personnelles ; et la capacité du travail à contribuer au développement des personnes.

Au cœur des préoccupations liées au sentiment d’utilité du métier, se trouvent la possibilité de se sentir utile à la société, la contribution à la production de services ou de produits utiles pour les clients, la capacité de se sentir utile à l’entreprise, ou à l'égard de ses collègues, le sentiment de reconnaissance et de valorisation, la possibilité de gagner correctement sa vie, la contribution à la performance financière de l'entreprise ou même la possibilité de gagner beaucoup d’argent. Ces trois derniers domaines semblent être la priorité pour les jeunes.

Parmi les aspects qui concourent à la cohérence des valeurs professionnelles et personnelles, les actifs citent la possibilité de faire un travail de qualité, au même titre que la possibilité de faire un travail en accord avec leurs valeurs. Pour les jeunes, la priorité est donnée à l’alignement de leurs propres valeurs avec celles de l’entreprise, ainsi qu'aux questions écologiques.

Il fine, s’agissant des aspects relatifs à la capacité du travail à contribuer au développement des personnes, les sondés citent notamment les possibilités de s'épanouir professionnellement, d'apprendre et de se perfectionner ou même d’exercer dans un esprit d'équipe positif et constructif.

  • Des aspirations confrontées à la réalité du terrain

Si 84% des actifs sondés ont le sentiment d’avoir un travail qui a du sens, des écarts significatifs entre cette perception théorique et la réalité vécue se constatent. C’est ainsi que 34% des sondés déplorent une rémunération insuffisante et 32% éprouvent un sentiment de reconnaissance moindre, avec une proportion plus importante de salariés seniors, de CSP-, de chômeurs, de non-managers et de femmes.

Dans leur travail actuel, seulement 67% des sondés déclarent être d’accord avec les pratiques managériales et seulement 63% d’entre eux considèrent que leur travail a un impact positif en matière d’écologie.

In fine, un certain nombre d’actifs souhaiteraient pouvoir s’épanouir et progresser davantage dans leur carrière (31 %) mais aussi s’exprimer et faire des propositions sur leur travail (23%).

Vous trouverez, ci-après, l’intégralité des résultats du sondage OpinionWay pour l’Anact, Les actifs et le sens au travail, juin 2022.

 

[1] Sur la base d’un questionnaire auto administré en ligne du 13 au 20 mai 2022 auprès de 1034 actifs, en poste ou en recherche d’emploi. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de situation professionnelle et de région de résidence.