Soucieux que l’intelligence artificielle (IA) « bouscule en profondeur les méthodes de travail et redéfinit les métiers », les experts du cabinet Syndex ont souhaité recueillir la vision des représentants du personnel en la matière. Dans cet objectif, une enquête flash a été lancée en ligne, dont les résultats, publiés le 22 juillet 2025[1], révèlent une certaine appréhension quant aux enjeux de l’IA pour l’emploi et les conditions du travail.
- Intégration de l’IA dans l'entreprise : autant de curiosité que d’inquiétude
Si la diffusion de l’IA dans les entreprises est majoritairement plébiscitée par les élus (3 sur 5 répondants), elle semble susciter de l’inquiétude. Ainsi, 66% d’entre eux perçoivent l’IA comme un risque pour l’emploi à court ou moyen terme, et 50% indiquent que cette technologie dégrade ou risque de dégrader les conditions de travail des salariés de leur entreprise.
- Les entreprises moyennement préparées
Les outils de l’IA semblent être déjà déployés ou en cours d’instruction dans les entreprises (63% des consultés). Son utilisation est variable : en tant qu’outil pour aider les salariées à accomplir leurs tâches (selon 40 % des élus), pour automatiser des processus (18 %), voire même pour réaliser des tâches à la place des salariés (12%).
En dépit de cette intégration bien présente, 1 élu sur 2 perçoit la préparation de son entreprise comme étant minime ou inexistante. Il est ainsi significatif que seuls 12 % des interrogés déclarent qu’une charte IA est en cours de construction et 10% qu’elle est déjà en place, alors que 18% affirment qu’ils ne savent pas si l’entreprise en est dotée ou pas. Par ailleurs, la formation des salariés sur l’IA n'en est qu'à ses prémices : 38% des élus révèlent que leur direction n’a pas prévu d’actions de formation en la matière, et 42% que des formations vont démarrer ou ont déjà démarré dans leur entreprise.
- La nécessité de renforcer la consultation des élus sur les projets IA
Pour les élus, l’information et consultation sur les projets de l’IA est insuffisante : 55% d’entre eux disent ne pas être consultés, dont la moitie provient des entreprises qui ont déjà mis en place des projets IA.Par ailleurs, seuls 8% des répondants déclarent être consultés systématiquement et 25% selon les projets, alors que pour 21% leur direction ne parle pas de l’IA.
"Ces constats incitent les experts de Syndex à rappeler que « les consultations sur les orientations stratégiques, sur un projet important ou sur l’introduction de nouvelles technologies sont des portes d’entrée légales dont il faut se saisir ».
Vous trouverez, ci-après, l’intégralité des résultats de l’enquête Syndex.
[1] Enquête effectuée en ligne du 25 mai au 13 juin 2025 et ayant recueilli 460 réponses d’élus de CSE, dont 77% travaillent dans le secteur privé.