Le rapport d’information LUBIN et SAVARY, publié le 26 septembre 2019, a été réalisé au nom de la commission des affaires sociales, dans le cadre du volet relatif à l’emploi des Seniors.
Les rédacteurs de ce rapport sont Monique LUBIN, collaboratrice parlementaire et membre du comité de surveillance de Fonds de solidarité vieillesse, ainsi que René-Paul SAVARY, médecin de formation, Vice-Président de la commission des affaires sociales et vice-président de la délégation sénatoriale à la prospective.
Il nourrit l’objectif de non seulement faire un état des lieux quantitatif et qualitatif sur l’emploi et la cessation d’emploi des seniors, mais également dresser 18 préconisations afin de « faire des fins de carrières une cause nationale ».
Le rapport s’articule autour de 4 grandes parties :
1. "Taux d’emploi des seniors : les premiers résultats d’un changement de politique
2. Un marché du travail plus dur pour les travailleurs les plus âgés
3. Les obstacles à l’emploi des actifs âgés : préjugés des recruteurs, insuffisant recours à la formation professionnelle, rôle prescripteur de l’âge du taux plein et effets implicites des règles de l’assurance chômage
4. Les préconisations de la commission des affaires sociales : changer le regard porté sur les travailleurs âgés et faire des fins de carrière une cause nationale »
1/ Taux d’emploi des seniors : les premiers résultats d’un changement de politique
Le rapport part du constat selon lequel le taux d’emploi des Seniors augmente depuis 1990 pour atteindre plus de 60% aujourd’hui. « Cela situe la France légèrement au-dessus de la moyenne européenne s’agissant des 50-59 ans ».
Cette augmentation s’expliquerait notamment par « un changement de paradigmes des politiques publiques », tels que la fin des dispositifs de préretraite ou la dispense de recherche d’emploi, ou encore le report de l’âge effectif moyen de l’âge à la retraite (62,5 ans).
2/ Un marché du travail plus dur pour les travailleurs les plus âgés
Selon le rapport, « la segmentation du marché du travail apparaît nettement plus marquée chez les Seniors, ce qui rend plus précaire la fin de la vie active :
Si « les chances de retrouver un emploi décroissent avec l’âge, à l’inverse, la proportion de chômeurs de longue duréeest nettement plus forte chez les 50 ans et plus (37,8 %) que parmi l’ensemble des demandeurs d’emploi (22,3 %). En outre, les embauches se font encore plus fréquemment en contrat temporairepour les seniors que pour le reste de la population ».
3/ Les obstacles à l’emploi des actifs âgés
« Les difficultés d’accès et de retour à l’emploi que connaissent les seniors sont multiples : état de santé, à la situation familiale mais également aux freins propres au marché du travail, à l’assurance chômage ou au système de retraite :
- La réticence des recruteurs et des managers vis-à-vis des seniors, est particulièrement marquée en France et pourtant largement infondée.
- Les plus de 45 ans ont moins accès à la formation professionnelle., et une inadéquation de l’offre de formations.
- La baisse du recours à la formation avec l’âge s’observe également pour les demandeurs d’emploi et pourrait traduire une forme de renoncement du service public de l’emploi.
- L’élargissement du dispositif de retraite anticipé pour carrière longue en 2012 a généré le départ anticipé de 250 000 personnes par an.
- La retraite progressive et le cumul emploi retraite souffrent d’un déficit de notoriété important et sont peu mobilisés.
- L'allongement de la durée d’indemnisation du chômage à compter de 53 ans et la possibilité de percevoir une indemnisation jusqu’à l’âge du taux plein peuvent conduire les entreprises et les salariés à mettre en œuvre des stratégies de sortie s’assimilant à des pré-retraites financées ».
4/ Les préconisations de la commission des affaires sociales : changer le regard porté sur les travailleurs âgés et faire des fins de carrière une cause nationale »
Le rapport dresse 18 préconisations qui permettraient de « créer les conditions d’un emploi stable pour l’ensemble des actifs appelés à rester plus longtemps sur le marché du travail. »
Outre la nécessité de changement les stéréotypes portés sur les Seniors, il envisage par exemple la mise en place d’un label valorisant les bonnes pratiques de l’entreprise sur l’emploi des Seniors, un abondement spécifique du Compte Personnel de Formation pour les 45 ans et plus, créer des droits afférents aux cotisation versées dans le cadre d’un cumul emploi-retraite….
Vous trouverez ci-après le rapport dans son intégralité.