Pourquoi certifier les maladies professionnelles (MP) ? Les réponses à cette question sont multiples et toutes pertinentes. Parce que leur reconnaissance ouvre des droits médico-sociaux, parce que sinon elles sont méconnues, parce que leur connaissance est indispensable à la prévention des risques professionnels. Alors pourquoi cet acte médical est-il ressenti par les professionnels comme si difficile, et vécu par les assurés comme si compliqué et aux conséquences si aléatoires ? Pourquoi cette question est-elle (associations spécialisées exceptées) aussi peu investie par les assurés et même par les représentants des salariés ? Et pourtant la question de la pertinence de la certification et de la déclaration d’une maladie professionnelle et de ses conséquences médico-sociales est récurrente. Les rapports et études dénonçant la sous-déclaration desservent plus le système qu’ils ne le défendent. L’utilisation des dénombrements sans retenue, ni prudence, confond augmentation des cas incidents et meilleur accès aux droits. La mise à disposition des données concernant la nature des affections, leur gravité, leur incidence par région, par âge, sexe, ou leurs conséquences médico-professionnelles est limitée, mal connue et peu exploitée. Cette faible appropriation de l’instrument de grande puissance médicale, scientifique, professionnelle et sociale que constitue notre système de certification et de reconnaissance des maladies professionnelles, constitue peut-être sa principale faiblesse. A méconnaître les valeurs de son bien, on risque de s’en départir ou de s’en faire spolier. Il serait regrettable que faute d’investir ce domaine, son existence même vienne à être mise en cause. Nous perdrions là un moyen unique de connaissance des effets de certaines conditions de travail sur la santé. Faudrait-il alors en appeler aux magistrats pour qu’ils certifient les maladies professionnelles ? Ou faudrait-il renvoyer les salariés à leur libre arbitre pour qu’ils choisissent « en toute liberté » et dans le cadre du lien de subordination qui les attachent à leur employeur, de décider entre leur santé et leur emploi ?
10ème journée de pathologies professionnelles de la Seine-Saint-Denis
Jeudi 24 novembre 2011
à l'UFR Santé, Médecine et Biologie Humaine de Bobigny
Amphithéâtre 600
Renseignements & inscriptions
Céline DECAUDAIN
Unité de Pathologies Professionnelles et Environnementales
Hôpital Avicenne - 125 rue de Stalingrad 93009 BOBIGNY cedex
Tél. 01 48 95 51 36
Fax.01 48 95 50 37
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